| Jack Perrin | ... | Rance Raine |
| Pauline Curley | ... | Gambler's wife |
| Buzz Barton |
| (as Billy Lamoreaux) |
| Lew Meehan | ... | Jules Landeau |
| Starlight the Horse | ... | Starlight, Rance's Horse |
54 minutes
Réalisateur : Bennett Cohen sous le nom de Ben Cohn
Au poste des Royal Northwest Mounted Police
(RNWMP) de Chinook Flats Rance Raine (Perrin) intrigue beaucoup ses
collègues : il a construit une cabane mais personne ne peut jeter de
coup d'oeil à l'intérieur. Appelé auprès de son chef, il lui est remis
une lettre qui le réjouit : en effet son frère lui annonce son arrivée
prochaine en tant que docteur car il vient de terminer ses études.
Heureux d'apprendre cette nouvelle, Rance fait visiter
la maisonnette qu'il a construit comme cabinet de consultation pour son
frère. Il appose une pancarte sur la maison portant son nom et son
statut.
Mais non loin de là, au terminus de la voie de chemin
de fer de Caribou Junction, un couple en provenance des Etats Unis
débarque. Jules Landeau (Meehan) et sa femme (Curley) demandent une
chambre au saloon hôtel local et Landeau indique ne pas avoir les moyens
de la payer. Voyant le joli minois de Madame Landeau, le tenancier
suggère qu'elle danse pour les clients mais la pauvre femme est
craintive et timide. Son mari la menace et la force à revêtir un robe
pailletée.
Entre temps le frère de Rance, Harvey (Hal Waters) se
rend à l'hôtel histoire de se rafraichir avant de poursuivre sa route.
En se passant devant la chambre 14 il perçoit des pleurs et frappe avant
d'entrer. La jeune femme lui raconte ses mésaventures. Chevaleresque
Harvey offre ses services mais le mari les surprend et abat froidement
le jeune homme. Le couple prend la fuite vers le Nord. Rance est mis au
courant de l'assassinat de son frère : Fou de douleur il brûle la
cabane et donne sa démission, jurant de le venger. Il est suivi par Red
(Barton) un petit orphelin recueilli par la police montée et de son
chien Rex.
Plus au Nord à Timber Wolf son cheval fait un écart et
il chute méchamment. Starlight va chercher de l'aide et ramène Madame
Landeau qui se trouve seule dans une cabane des environs pendant que son
mari joue au poker. Soigné, Rance retrouve ses esprits et surprend
Landeau qui intime l'ordre à sa femme de faire ses bagages car il vient
d'apprendre qu'un mountie ayant donné sa démission est sur leur piste
...
Encore un western (!) et surtout un film très étonnant.
L'action est constante sans excès et surtout l'atmosphère est très
particulière. On a de nouveau l'association homme, enfant, cheval,
chien, et ce quatuor est attachant.
Sur certains points, le scénario n'est peut-être pas
très explicite dans le sens qu'on se demande comment diable cette pauvre
femme a pu épouser le terrible Landeau, et aussi comment se fait-il
qu'alors en fuite et sans le sou, le couple puisse habiter cette grande
cabane ? Bien sûr on peut inventer des réponses assez
facilement et donc ces questions n'empêchent en aucun cas de passer un
excellent moment. D'autant plus que d'un autre côté les circonstances
convergent très logiquement même si le final est complétement
ahurissant.
Starlight se montre très habile dans ce film, il va
chercher de l'aide, frappe aux portes, surveille son maitre, résiste au
bandit, etc.
Une séquence étonnante est la visite de la cabane
construite pour le frère devenu docteur. On la trouve meublée d'une
chaise de consultation, de panneaux instructifs et interactifs géants
sur le corps humain ...
La séquence finale vaut à elle seule le détour par son
côté totalement amoral. Dans une ambiance très noire et avec un
accompagnement musical qui procure une note d'angoisse, Rance joue avec
son couteau et fait monter la pression après avoir piégé Landeau en
tissant une toile comme une araignée. Landeau commence à comprendre que
le type qui se trouve en face de lui l'a manipulé. C'est l'apogée du
film avec une ambiance à la Hitchcock avec un vrai soupçon d'horreur.
Rarement on a l'occasion de voir autant de cruauté dans un western de
cette époque (Il semble que Landeau soit dépecé comme un quartier de
boeuf !)
Pour la morale on peut repasser, Rance manque être
lynché mais s'en sort bien sûr sans problème (visiblement sans
traumatisme psychologique alors que franchement je pense qu'il
mériterait d'être interné ! La vengeance passe encore, mais la manière
dont il se venge est particulièrement odieuse ... Le comble est que
personne ne semble trouver son action excessive puisqu'il est réengagé
au sein du corps des Mounties !).
Le petit côté bien propre et gentil de Jack Perrin et
ses grands yeux bordés de longs cils donne un côté particulièrement
angoissant, à tel point que l'affreux Landeau/Meehan fait même pitié.
On trouve ce film étonnant chez Grapevine.