May Et Chance - Les Journaux De June Wolf Hadley

May Et Chance - Les Journaux De June Wolf Hadley
Voici une lecture western à lire est à ranger dans votre bibliothèque. Un roman de Jim Fergus paru aux éditions ‘Actes sud’ le 03/11/2022 avec 310 pages dans un format broché de 22 x 14 cm. Le résumé : L'incroyable destin de May Dodd, l'héroïne de la trilogie Mille femmes blanches. 1875. Du fait de son mode de vie anticonformiste, May Dodd, jeune femme de la bourgeoisie de Chicago, est séparée de ses enfants avant d'être enfermée par sa famille dans un asile. Sa seule façon de s'en sortir : rejoindre un convoi de femmes blanches destinées à épouser des guerriers cheyennes. Devenue l'épouse du chef Little Wolf, May prend fait et cause pour les Indiens face aux traîtrises du gouvernement. 1877. May quitte le camp des Cheyennes pour Chicago, où elle espère retrouver ses enfants…

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mercredi 4 mai 2016

Shane / L'homme des vallées perdues - George Stevens - 1953



Je ne vas pas vous présenter ce film, presque tout le monde le connait et on trouve de nombreux résumés sur le web. 
Je livre ici quelques réflexions très personnelles.
Shane pour moi, c'est l'histoire d'un cavalier qui rentre dans mon écran, au son d'une musique qui fait frémir, par la gauche et se dirige vers la droite. Pendant les presque 2 heures que dure le film, il traverse l'écran, telle une rivière qui suit son cours, se repose un instant dans une crique, polit quelques rochers, descend quelques rapides (!) tout cela linéairement, pour ressortir par la droite, toujours dans la même trajectoire et au même rythme. C'est l'histoire d'un homme qui ne s'arrête pas, comme le temps, ou le progrès. Tous les autres personnages sont figés, dans le fond, figé par leurs destins, leurs choix, leurs besoins de possessions, etc... Seul Shane poursuit sa route, solitaire, conscient des changements survenus et à venir. Ce film me serre le cœur à chaque fois. Car Shane c'est moi, moi qui ai cette nostalgie douloureuse de grands espaces et de liberté mais qui, dans le fond suis comme les personnages figés qui ont décidé de leur destin.
Pour moi personne d'autre n'aurait pu jouer ce rôle. Car Alan Ladd ressemble à un enfant avec un corps d'adulte que le temps a poli et vieilli, mais son regard est resté douloureusement intact (innocent ?) face à la vie, à la fois timide, sûr, intègre, interrogateur et plein de nostalgie. Il reste fidèle à ses valeurs propres et suit la ligne qu'il s'est imposée.
Pour certains, Shane apparait comme un perdant.Personnellement, je trouve qu'il y a quelquefois une certaine grandeur à être le "perdant" et Shane ne m'apparaît pas comme un homme frustré ou amer. Le destin est, entre autres choses, cette subtile combinaison et construction entre aspirations profondes, choix (qu'ils soient bons ou mauvais) et événements extérieurs qui amènent à suivre une trajectoire. Cela n'a jamais empêché les envies ou les rêves de vivre autre chose ! Lorsque l'on vit de longues journées seul avec son cheval, on ne peut que réfléchir au sens de la vie, à sa propre destinée et sur soi-même. Et si l'on croise une famille en apparence aussi idéale que celle des Starrett, il me semble normal de se repositionner, de se questionner. Certes, les remises en questions sont douloureuses, mais aussi nécessaires pour grandir ! Entre une "envie" destructrice et une "envie" constructive, il faut choisir... et moi je crois que Shane est très conscient de ses particularités, de son parcours et assume de la plus belle manière possible ... en continuant sa route !
Dans le fond, seuls ceux qui évoluent et grandissent sont gagnants !

Avec le temps ma perception du film a aussi évolué mais le sentiment douloureux perdure. Un peu comme lorsque vous quittez un endroit que vous avez aimé et que vous n'osez pas y retourner. En choisissant de garder un souvenir intact plutôt que de risquer de perdre cette précieuse mémoire,on ne se remet pas en question et on nie le changement. Shane fait partie de ces films que l'on souhait garder tel un trésor intact enfoui au plus profond de soi-même, de la même façon qu'un enfant garde précieusement un objet qu'il ne lâchera pas sans larmes
En vain, j'ai essayé de garder le film intact dans ma mémoire mais le temps et le cours de la vie ont modifié ma perception de l'action. J'ai à la fois envie de le revoir, et en même temps j'ai peur d'avoir perdu une manière de voir ce film.
Le sentiment de nostalgie qui m'envahit est déjà quelque part modifié et il m'arrive même d'en vouloir à Shane car dans le fond il défend la civilisation et le progrès. Pendant longtemps je voyais les Starrett comme des bâtisseurs et ils méritaient leur place sur la prairie. Il m'arrive maintenant de les voir comme les bien-pensants et les créateurs de la police, des règlements et de la civilisation.
J'en veux en ce moment à tous ces gens qui nous imposent ces règles toujours plus étroites et je rêve de citoyens responsables intègres capables de se prendre en charge et de comprendre que chaque personne a une responsabilité envers les autres et le monde. En créant les barrières et en morcelant le territoire de leurs fermes, les Starretts du monde entier nous ont privé de notre liberté et ont favorisé l'émergence de la vente du fil de fer barbelé, froid, dur et coupant .... Le fil de fer barbelé c'est le symbole dans toute sa splendeur d'une facette de notre monde dit civilisé basé sur le profit et l'égoïsme ! 

George Stevens ne nous montre pas ce qu'on créé les Ryker et autres anciens habitants de ces régions. On oublie qu'ils ont déjà chassé les indiens, qu'eux mêmes ne sont pas plus évolués dans le fond puisqu'ils nous sont montrés comme des rustres. Mais on ne voit ni leurs foyers, ni leurs familles, ni leurs enfants. L'impact du cinéma est tel qu'on prend d'emblée parti pour le faible, à savoir le colon à défaut des indiens !
Quelque part ce parti pris n'est pas équitable et ne permet pas une vraie réflexion.

Lieu de tournage :  
Big Bear Lake, Big Bear Valley, San Bernardino National Forest, California, USA


118 minutes
Alan Ladd........Shane
Jean Arthur........Marian Starrett
Van Heflin........Joe Starrett
Brandon De Wilde........Joey Starrett
Jack Palance........Jack Wilson
Ben Johnson........Chris Calloway
Edgar Buchanan........Fred Lewis
Emile Meyer........Rufus Ryker
Elisha Cook Jr.........Stonewall Torrey
Douglas Spencer.........Axel 'Swede' Shipstead
John Dierkes........Morgan Ryker
Ellen Corby........Mrs. Liz Torrey
Paul McVey........Sam Grafton
John Miller........Will Atkey - Bartender
Edith Evanson........Mrs. Shipstead


2 commentaires:

  1. Je vais utiliser le traducteur google ici. Mon français est nul. Pour la première fois, je vois un commentaire extrêmement pertinent sur Shane. Curieux que j'aie aussi fait ce questionnement. Pendant de nombreuses années, je n'ai pas vu le film, comme pour conserver ses images que je ne voulais pas voir différemment. C'est toute l'idée du garçon qui garde son "précieux" jouet. Je considère Shane comme une pierre précieuse, une réalisation fantastique de Stevens et une superbe interprétation d'Alan Ladd. Un gros câlin, cher ami. Santé en ces temps difficiles.

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    1. Oh merci José, je suis très touchée par votre commentaire et heureuse de savoir que je ne suis pas la seule à voir ce film ainsi. Je n'ai toujours pas revu ce film, j'ai trop peur de ne plus l'apprécier de la même manière.
      Désolée pour cette réponse tardive, nous n'avions pas vu votre message avant ce soir.
      Amitiés, et faites attention à vous aussi !

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