- A été réalisé en 1927 par l’un des plus grands réalisateurs du muet et des années 30. Son nom est Woody van Dyke. Une légende en somme. Cet homme se voulait un aventurier avant tout et voulait filmer là où personne ne l’avait jamais fait. Il avait été bucheron, prospecteur et mercenaire.
Tout d’abord engagé par D.W. Griffith pour son chef d’œuvre Intolérance, van Dyke s’intéresse fortement au cinéma et à l’histoire de l’ouest encore proche. C’est ainsi qu’il rencontre l’ancien hors la loi Al Jennings avec qui il tourne l’un de ses premiers films The dugout en 1918 qui est absolument extraordinaire. Il faudra attendre les années 70 pour retrouver autant de réalisme dans un western.
Il va faire une rencontre clash avec une autre personnalité, le colonel Tim McCoy qui est né en 1891 et qui a vécu son adolescence dans un ranch au Wyoming ; ce qui lui a permis de se faire admettre dans une réserve indienne. Il avait comme passe-temps d’interroger les anciens du vieil West.
Van Dyke et McCoy, tous deux pro-indiens convaincus signent un contrat à la MGM qui va leur permettre de tourner les plus grands westerns du muet. En 1925, ils réalisent leur premier grand western : War Paint qui raconte l’histoire d’un groupe d’Arapahoes qui décide d’échapper à leur réserve et qui est poursuivis par les tuniques bleues.
Leur deuxième film est Winners of the Wilderness, un chef d’œuvre sur la guerre franco-anglaise avec Joan Crawford. Puis c’est California, Foreign Devils, Wyoming et Riders in the Dark.
Woody van Dyke se dirige vers d’autres sujets qui vont faire sa gloire avec Ombres blanches en 1928, chansons païennes, 1929. Avec l’avènement du parlant, il réussit le plus grand film de tous les temps sur Tarzan avec Tarzan, l’homme singe. Il tourne Trader Horn avec Harry Carey qui fera également l’objet de plusieurs remakes mais tous seront inférieurs à la version de Dyke. Eskimo en 1933 surprend les critiques internationaux. Il s’attaque au mythe de John Dillinger avec l’ennemi public n1 qui sera tué par ailleurs à la sortie de son film ! IL tourne le premier volet de L’Introuvable avec William Powell et Mirna Loy.
Enumérer tous ces films n’est pas notre sujet aujourd’hui, mais il est très important de souligner la carrière de ce réalisateur qui a inauguré avec Tim McCoy avec le western réaliste. Nous sommes loin de Tom Mix.
Jamais Tim McCoy n’aurait espéré tourner avec un tel réalisateur. Les hommes se complètent et les idées fourmillent. Tim McCoy réussit à obtenir un budget important pour que l’équipe de tournage parte pour la réserve de Lander dans le Wyoming afin que le film dispose de vrais indiens. Il l’avait fait pour War Paint et le refait pour Spoilers of the West. Les scènes avec les Indiens s’avèrent époustouflantes et bien rares seront les westerns durant le parlant qui égaleront celles-ci.
L’action se situe dans le Wyoming en 1868, lorsque le général Sheridan tente d’obtenir un traité de paix avec Red Cloud. Ce dernier refuse car les blancs se trouvent sur son territoire. L’entretien tournant mal, le lieutenant Lang (Tim McCoy) est appelé car il connait les Indiens. Celui-ci renverse la situation en parlant par signes (qu’il avait appris au début du siècle. Il était l’un des trois interprètes de l’armée américaine a pouvoir parler ainsi) et obtient l’accord de Red Cloud à condition que les colons et trappeurs quittent la région dans les 30 jours. Passé ce délai, il déterrera la hache de guerre.
Le Lieutenant Lang est alors habilité à faire partir les blancs du territoire avec l’aide d’une dizaine de Dog Soldiers. Toute sorte de confrontations débouchent de cette décision et nous permet de découvrir les dissensions qu’il y a eut à l’époque entre ces colons et l’armée. Mais bientôt, Lang se heurte au stettlement Benson, une sorte de trading post transformé en fortin. Son chef est une jeune fille. Rapidement, les deux jeunes gens s’avouent un amour passionné, mais tous les opposent. Au trading Post, le frère de la belle veut donner une leçon à Tim McCoy et une bagarre éclate. Lang arrive à bout du frère qu’il arrête et il le conduit au fort. Les jours passent et les Sioux s’aperçoivent que le trading post est toujours occupé par les colons…
Bien que muet, ce western passe à une allure déconcertante et les 55 minutes nous paraissent trop courtes pour un sujet traité aussi sérieusement par van Dyke et Mc.Coy. Nous déplorons que Tim McCoy n’est pas poursuivi sa carrière à la MGM, Il va renouveler des contrats au fil de la décennie avec des firmes aussi affligeantes que la PRC par exemple où il perdra son temps. Heureusement, la Columbia l’attendait, mais jusqu’en 1934 seulement…
Tim terminait sa carrière avec la série sympathique des Rough Riders en 1942 pour se porter volontaire dans l’armée américaine. IL n’avait pas été nommé Colonel pour rien.
- Au générique nous trouvons
Tim McCoy / Lt. Lang
Marjorie Daw / The Girl
William Fairbanks / The Girl's brother
Chief John Big Tree / Red Cloud
- Et pour l’écriture nous trouvons Didier.