Let's Remember:

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Streets of Laredo/ La chevauchée de l'honneur de Leslie Fenton 1949. William Holden 1918-1981 / Mona Freeman 1926-2014 1878 le Texas est un vaste territoire encore mal organisé où les hors-la-loi ne risquent rien…

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mardi 19 mars 2013

Lightnin' Jack - Horace B. Carpenter ? - 1925

Jack Perrin, Josephine Hill, Horace Carpenter, Lew Meehan

70 minutes


Accusé à tort d'un crime, Lightnin' est poursuivi par monts et par vaux par un shérif et ses hommes. Grâce à la vitesse de son cheval Satan il les sème facilement et passe la frontière de l'Arizona où il surprend Ned Knowles faisant une cours pressante à Mildred Manning (Hill) la fille d'un rancher de la région. Mildred n'est pas amoureuse de Ned et se montre ravie par l'arrivée de Lightnin' qui calme le pauvre gars en lui tirant méchamment le nez. Plus tard Lightnin' postule au ranch Manning où il ne trouve une place qu'après avoir rossé Bud Knowles, le contremaître et frère de Ned. Bud et Ned complotent chacun à leur manière pour mettre la main sur le ranch, Ned en courtisant la fille, Bud en dérobant du bétail tout en espérant épouser lui aussi Mildred. Celle-ci tombe sous le charme de Lightnin' et quand le contremaître enfin viré engage son père à parier leurs ranchs respectifs sur une course de chevaux locale, Mildred pousse son père à parier sur Satan. Mais les frères Knowles sont bien décidé à avoir le ranch, il leur faut donc écarter Lightnin' pour l'empêcher de concourir ...



Jack Perrin monte dans ce film un magnifique cheval noir. L'action débute par une course poursuite dans la montagne et on ne s'ennuie pas une seconde. Le scénario est en fait très simple : un homme innocent qui fuit la justice tombe amoureux de la fille d'un ranch qui lui obtient une place de contremaitre ce qui rend jaloux l'ex-contremaitre qui sait qu'il est recherché et va utiliser son savoir pour parvenir à ses fins. Je vous donne en mille le twist final ? Le vrai coupable a entre temps avoué le crime et le shérif cherche Lightnin' pour lui annoncer la bonne nouvelle !
Je vous l'accorde, ce n'est pas très intellectuel, mais ça n'enlève rien au plaisir qu'on peut avoir à regarder le gentil et souriant Jack Perrin galoper à toute vitesse sur son beau cheval. Bien mieux qu'une opération chirurgicale pour retrouver sa jeunesse !
Pas de réalisateur indiqué sur IMDB, ni dans A Guide of the Silent Westerns de Larrry Langman, mais ne serait-ce pas quand même Horace B. Carpenter aux commandes ? Ce ne serait pas la première fois qu'on le verrait devant et derrière la caméra ...
Quelques photos puisque je n'ai rien trouvé sur la toile pour illustrer ce sujet.




samedi 14 juillet 2012

Galloping On - Richard Thorpe - 1925

Hal Taliaferro, Jessie Cruzon, Slim Whitaker, Louise Lester
51 minutes

Wally Moore (Wales) sort de prison après deux ans passés à l'ombre. Sur le quai de la gare de la petite ville qui l'a vu grandir, sa mère (Lester) l'attend. Alors que tous deux se rendent à la maison sous les yeux suspicieux de nombreux citoyens dont ceux de Jack Bowers (Whitaker) l'homme qui a commis le vol dont a été accusé Wally avec la complicité du banquier Brown. Alors qu'ils traversent la petite ville, les chevaux du char de la petite fille du banquier s'emballent. Wally bondit prestement sur un cheval et rattrape la petite fille juste avant que la carriole ne se renverse. Le banquier les rejoint en voiture et promet d'aider Wally si besoin est.
Arrivé à la maison, Wally apprend par sa mère que leur ranch familial a été saisi par la banque qui n'a pas renouvelé l'hypothèque sous prétexte que Wally était en prison. La mère avait contracté une dette pour pouvoir nourrir le bétail qui a été par la suite volé. Les voleurs n'ont jamais été retrouvés par le shérif.

Madame Moore vit maintenant dans une petite cabane en bordure de ville. Sa seule amie est la fille du shérif, Helen (Cruzon) qui lui fait régulièrement des visites amicales. Helen est bien contente de retrouver Wally qui de son coté n'est pas indifférent aux charmes de la jeune fille. 
Un jour Helen est importunée par Jack Bowers qui voudrait qu'elle accepte, de force, son invitation à danser avec lui. Helen lui résiste et Wally vient à sa rescousse. Une violente bagarre commence et le shérif met Wally à l'ombre. Sous un fallacieux prétexte le shérif et ses hommes sont éloignés tandis que quelques hommes dévalisent la banque ...

le 5e film de Wally Wales, ou Floyd ou Hal Taliaferro. Un western mi urbain mi rural.
Il est très intéressant de voir les décors de ville de l'époque, les poteaux électriques, les maisons, les premières voitures qui cohabitent avec les chevaux. Tout ceci crée une ambiance très particulière et donne une authenticité indéniable.
Wally Wales est mignon tout plein et se montre touchant dans les scènes où il retrouve sa mère. Le final, plein d'action, est amusant.
Est-ce Wally Wales lui-même qui effectue un triple saut périlleux pour échapper à un agresseur ? Impressionnant !

jeudi 14 juin 2012

The Prairie Pirate / Le pirate de la prairie - Edmund Mortimer - 1925

Harry Carey, Trilby Clark, Robert Edison, Fred Kohler
60 minutes.
 En France : 'Le pirate de la prairie', exploité en Novembre 1927 en France. Commercialisé par Kodascope dans les années 30 sous le titre "Le bandit de la prairie". 
Une info de Vince.
Ruth Delaney (Dumas) attend le retour de son frère Brian dans leur petit ranch. En son absence, Aguilar (Kohler) le bandit décide de profiter de l'absence de Brian pour abuser de Ruth. Il envoie l'un de ses hommes la chercher mais Ruth se barricade à l'intérieur, poussant des meubles derrière la porte et essayant de charger son revolver dans la panique. Elle parvient à abattre deux bandits mais la bande se disperse et bien vite elle est submergée. Désespérée Ruth laisse un mot à son frère et se suicide.
Peu de temps plus tard, Brian revient et trouve le mot de sa sœur ainsi que son corps. Par terre il découvre qu'un des assaillants fume de gros cigares qu'il tord lorsqu'il termine de les fumer. Pour venger sa sœur Brian devient alors The Yellow Seal un bandit masqué redouté qui écume les bars de la région. Bizarrement tout en menaçant les consommateurs de son arme, il demande à ce qu'on lui apporte tous les cendriers des saloons qu'il attaque !
Dans la région de Capistrano vivent un père et sa fille Teresa Esteban. Le père est un joueur invétéré qui perd d'énormes sommes d'argent et qui est sur le point de perdre le ranch familial au saloon que tient Howard Steele (Whitlock). La stratégie de Steele est simple, pousser le père à jouer pour le forcer à perdre son ranch et jouer son atout en proposant d'épouser Teresa contre le ranch. Mais Teresa n'aime pas Steele. Un jour qu'elle se rend en ville pour empêcher son père de jouer elle est attaquée par les hommes d'Aguilar. Survient alors un bandit masqué The Yellow Seal qui la défend valeureusement. Charmée Dolores demande à José, le vieil aide du ranch, de garder le secret sur la présence de ce bandit au grand cœur. Brian poursuit son chemin et attaque le saloon. Sous la menace de son revolver tous les consommateurs lèvent les mains et Brian enferme Steele dans son propre coffre fort après lui avoir extorqué la combinaison qu'il projette de retourner lorsqu'il aura pris la fuite. En chemin il croise Teresa à qui il remet les chiffres. 
Bredouille après avoir écumé les bars et vidé tous les cendriers The Yellow Seal quitte son déguisement de bandit et reprend l'aspect de Brian. Mais entre temps, le père de Teresa a enfin retrouvé la chance et regagné son ranch. Le caissier ne lui remet pourtant pas sa reconnaissance de dette en retour mais une grosse somme d'argent que Steele et son complice Aquilar dérobent en faisant passer le larcin pour une œuvre de Yellow Seal, blessant Esteban au passage ...
Un concentré de bonnes choses que ce film ! Dès le début on croche grâce à l'action qui est constante et passionnante. Les images sont particulièrement soignées, le scénario est simple et le fil conducteur bien mené. L'histoire est contée sans temps mort.
Après quelques images assez idylliques de Brian ramenant du bétail et de sa soeur qui l'attend sur le porche de leur maison en reprisant tranquillement une chaussette, on bascule tout à coup dans une violence terrible avec l'arrivée de ces bandits dont les intentions sont très claires et surtout peu honorables. La scène de l'agression marque le début des hostilités qui se poursuivront tout le reste de ce film.
Harry Carey a déjà 47 ans en 1925, il ne les fait pas vraiment même si on se rend compte qu'il n'est plus un jeune homme et si il montre encore une sacrée forme. Il se montre à la fois très doux que ce soit avec José le vieil homme qui s'occupe du ranch Esteban ou avec Teresa dont il tombe bien sûr amoureux, tout en se montrant dur dans les scènes dans lesquels les bandits lui font face. La jolie Trilby Clark lui donne la réplique avec beaucoup de charme, et leur rencontre est très romantique. Fred Kohler campe le méchant Aquilar avec beaucoup d'aplomb, de même Lloyd Whitlock qui a vraiment la gueule de l'emploi pour incarner un propriétaire de saloon. Le vieux noble espagnol joueur est joué par Robert Edeson, un vétéran du cinéma ayant déjà de nombreux films à son actif.

Une scène marante :  lorsque le shérif et ses hommes repartent de l'hacienda, deux cavaliers n'arrivent pas à monter sur leur cheval, l'un d'eux court derrière et l'autre reste en suspension quelques secondes, car le gros de la troupe part au grand galop. Il faut avoir l’œil vif pour les voir !
On trouve ce film qui vaut le détour chez Sinister Cinema, l'image est bonne compte tenu de son âge.






















dimanche 15 avril 2012

Wild Horse Mesa -George B. Seitz - 1925

  • Wild Horse Mesa de 1925 est un western majeur de l’histoire du muet. Par sa modernité, la qualité hors pair de sa réalisation c’est un film qui doit être vu par tous les amoureux du Western et les cinéphiles en général.   
Zane Grey est à l’origine de ce merveilleux livre qui a retenu l’attention de la Paramount. Ce titre comme tous les autres de cet auteur finiront par être achetés par Jess L. Lasky et Adoph Zukor de cette grande firme. Les deux producteurs associés ont deviné qu’ils allaient bénéficier d’histoires fabuleuses qui remportaient depuis deux décennies un nombre de lecteurs stupéfiants aux Etats-Unis.
Ainsi en 1923, ils produisaient leur premier Western d’après Zane Grey : Call of the Canyon avec Richard Dix; s’ensuivit l’année suivante The Heritage of the Desert, Wanderer of the Wasteland, The Border Legion, The last of the Duanes.
Wild Horse Mesa arrive en 1925 avec  Thundering Herd,  Code of the West, Riders of the Purple Sage, the Rainbow Trail et Light of the Western Stars. Ces productions se poursuivent allègrement jusqu’à la fin du muet tout en se ralentissant quelque peu. Mais avec l’évènement du parlant, la Paramount réalise de nouveau tous ces Westerns qui vont connaitre de nouvelles audiences qui assureront des bénéfices importants.  Pour être complet, le premier film adapté de l’un des livres de Zane Grey date de 1906. IL s’intitulait Spirit of the Border.
A la Paramount, toutes ces adaptations restent très fidèles aux livres de l’auteur et aucune de romance additionnelle à l’eau de rose n’a sa part dans ces réalisations et le jeu théâtral est banni, même durant la période du muet. A part quelques dizaines d’exceptions, c’est tout le contraire de la production de cette période.
George B. Seitz, le réalisateur, a accompli un travail d’orfèvre pour mettre en image Wild Horse Mesa. Nous lui connaissions un grand talent grâce à d’excellents westerns comme The Vanishing American pour le muet ou encore, en plus modeste Treason ou Fighting Ranger, avec Buck Jones dans le parlant pour n’en citer que deux.  
Tout commence dans une petite ville où les citadins sont accablés par la chaleur. Il ne se passe pas grand chose. Au générale store, le vieux propriétaire (George Irving) se lamente car son tiroir caisse reste vide  et les dettes s’accumulent. Sa fille (Billie Dove) est courtisée par un bon à rien (Douglas Fairbanks Jr.) qui va à la pêche quand le père, son boss, lui confie le store.
L’atmosphère est pesante et le quotidien est fort bien rendu par George B. Seitz. Enfin, un jeune homme parvient à  les sortir de la torpeur et de l’inquiétude. IL est persuadé qu’il y a beaucoup d’argent à gagner en capturant les chevaux sauvages, à condition d’avoir un peu d’argent, du matériel et surtout barbelés. Le vieux marchand en à plus qu’il ne peut en vendre. C’est une aubaine. Il en parle à sa femme, la dissuade, vend le magasin  et les voilà partis au beau milieu du désert avec cet aventurier qui ne connait guère le métier de cowboy.
Par hasard, ils rencontrent un véritable homme de l’ouest (Jack Holt) qui n’a qu’un seul désir : capturer un magnifique cheval blanc qui est à la tête du troupeau. Les deux parties ont des divergences pour capturer les bêtes sauvages. Jack veut gagner de l’argent avec eux, mais sans les blesser ; l’autre est de les capturer en construisant une sorte de piège fabriqué avec des  barbelés. Entretemps, surgissent trois badmen qui veulent profiter du fruit du labeur des autres. Mais tous doivent composer avec les Najavos, car les cheveux convoités errent sur leur territoire.
Tout au long du récit, nous nous apercevons des différents modes de vie de tous ces gens qui se trouvent opposés dans ce  désert hostile qui, paradoxalement, peut les conduire vers une existence meilleure.
Tout d’un coup, le récit bouscule avec ces trois salopards avides de s’emparer des biens des blancs et même de la seule richesse de ces pauvres Navajos condamnés à la pauvreté en violant  leurs squaws. Une en particulier va devenir leur proie et ils vont en abuser. La sexualité dans cette contrée demeure un problème... Ce point est admirablement traité en demi-teintes. Il sera à la clé du dénouement de ce film.
Des détails succulents vous feront réfléchir sur la vie de ces pionniers qui ont du prendre des risques. B. Seitz ne s’attarde pas seulement au spectaculaire et c’est peut-être en ce sens que son Western est extraordinaire. Il tracte le quotidien avec des détails filmés en quelques secondes. Par exemple,  la grand-mère qui a quitté a ville pour se lancer dans cette affaire de chevaux hasardeuse avec son mari, tricote à l’ombre d’une tente mal dressée au milieu de la caillasse brulante.
Bien que le désert nous soit présenté d’une manière magnifique, B. Seitz sait nous le montrer sous son aspect le plus dramatique. Les scènes où l’on voit des centaines de chevaux sauvages sont impressionnantes. Elles sont de surcroit filmées admirablement avec force et poésie tout à la fois.  Bien des réalisateurs de Westerns dans les fifties n’arriveront pas à égaler la puissance de ces images
Dans Wild Horse Mesa, la notion du monde moderne et de l’ancien temps est omniprésente. Le barbelé provient de l’invention de  l’homme du nouveau siècle qui s’annonce. L’affrontement de Jack Holt et du jeune cowboy novice dans un étroit enclot ceint de barbelé reste édifiant et inoubliable. A coups de poings, le jeunot est martelé par Jack et jeté contre la clôture. Le sang coule de ses plaies. Son visage est lacéré par les barbelés. Jack ne montre aucune pitié pour les gens qui ne respectent pas les Mustangs. Pour l’époque, cette scène s’avère très violente et n’a rien a envié à L’homme qui n’a pas d’étoile de King Vidor.
Le trio des Badmen sombre dans le plus noir du réalisme des Outlaws de cette époque. Le chef, Noah Beery est parfait dans son rôle, comme tous les autres acteurs par ailleurs.
Soulignons la présence de cette grande actrice absolument radieuse qu'est Billie Dove, déjà rencontrée par  Jack Holt dans deux autres westerns adaptés de Zane Grey : Light of the western stars et Wanderer of the Wasteland. Vous  remarquerez naturellement son étonnante coiffure qui vous rappellera  Loulou de Pabst avec Louise Brooks, mais qui n’avait pas attendu cette star pour se coiffer de cette façon.
Parmi les cowboys non crédités de Wild Horse Mesa se trouvent Tom Tyler et Gary Cooper, Peut-être en avez-vous entendu parlés ?  
Pour ce film, toute ma reconnaissance à George B. Seitz, un grand oublié du cinéma américain.
Quant aux imbéciles qui donnent une note de 5,7 sur 10 pour ce Western dans IMDB, qu’ils révisent leur copie et relisent leurs histoires du cinéma. Pour ma part, 
  • je donne 9 sur 10 à Wild Horse Mesa.  Et vous ?
  • Le générique 
Jack Holt ... Chane Weymer
Noah Beery ... Bud McPherson
Billie Dove ... Sue Melberne
Douglas Fairbanks Jr. ... Chess Weymer
George Magrill ... Bert Manerube
George Irving ... Lige Melberne
Edith Yorke ... Grandma Melberne
Bernard Siegel ... Toddy Nokin
Margaret Morris ... Sosie 

  • Une belle chevauchée en stagecoach de didier  



Le petit topo de Lou

95 minutes
D'après un roman de Zane Grey, adaptation de Lucien Hubbard
Titre français : Blanco, cheval indompté (ridicule ce nom : Blanco !)


Dans un patelin tranquille de l'Ouest. La quincaillerie locale qui périclite est tenue par Lige Melberne (Irving) qui vit avec sa fille Sue (Dove) et sa mère (Yorke). Son commis est un jeune homme nommé Chess Weymer (Fairbanks Jr) qui préfère aller pêcher des truites plutôt que de s'occuper du magasin et qui semble très amoureux de Sue. Berton Manerube (Magrill) revient au village après quelques mois d'absence et indique connaitre un moyen de s'enrichir rapidement avec des chevaux sauvages. D'ailleurs il a un plan infaillible pour en capturer des milliers qui sont acheté $13 la tête par les chemins de fer. Il suffit de les pousser dans un canyon  et d'en barricader les issues avec du fil de fer barbelé en grosse quantité.
Les Melberne décident de risquer le tout pour le tout en investissant dans le projet. Sue montre de l’intérêt pour Bert à la grande déception de Chess.
Plus loin dans une contrée où peu d'hommes blancs osent s'aventurer, Chane Weymer (Holt), le frère de Chess, vient de capturer quelques chevaux avec l'aide d'indiens Navajos qui sont ses amis. Toddy Nokin (Siegel) et sa fille Sosie (Morris) ont en effet appris lui à faire confiance. Mais bientôt arrivent trois malfrats mené par l'affreux Bud McPherson (Beery) qui compte bien dérober les chevaux. Pour ce faire il commence par voler le fusil et le revolver de Chane qui s'en rend compte assez vite et qui s'arrange pour déplacer le troupeau rapidement. Pris de court les trois hommes tentent de l'abattre mais n'arrivent pas à le rejoindre. Ayant perdu son troupeau, sans arme et sans nourriture, Chane est recueilli en piètre état par Grandma Melberne qui passe bien vite le relais à Sue ce qui a pour effet une convalescence à rallonge.
Pendant ce temps Bert et ses hommes bourrent le canyon de fils de fer barbelé en prétendant que seuls quelques chevaux seront blessés. Bien sûr Chane comprend que plus de la moitié du troupeau sera décimé et déchiqueté dans les barbelés et s'en prend violemment à Bert qui est chassé par Lige qui réalise maintenant  que Chane a raison.
Dépité Bert et ses hommes rejoignent la bande de McPherson qui projette de s'emparer de tous les chevaux. Sur le point de démonter la terrible installation, les Melberne et Chane sont arrêté par les bandits qui les neutralisent. Des milliers de chevaux se dirigent maintenant en direction du canyon maudit ....

Tourné la même année juste avant The Vanishing American réalisé par le même George B Seitz, on retrouve le même souffle de liberté, la même puissance d'expression. On se passionne pour cette histoire très symbolique dans ces régions reculées. On comprend la grandeur de ce territoire où le plus fort vainc forcément. On comprend aussi le courage des valeureux premiers hommes qui ont pénétré dans ces contrées sauvages. Ces territoires grandioses et immenses nous apparaissent maintenant encore vierges et donc sacrés. 
Trois mondes se rencontrent : les indiens, premiers habitants respectueux de cette nature qui les entoure, des colons pas foncièrement mauvais mais attirés par un profit qu'ils souhaitent gagner honnêtement et les profiteurs ou parasites qui ne pensent qu'à s'enrichir à moindre effort. Au milieu de tout ce petit monde, on trouve notre héros en la personne de Holt, indépendant et capable de porter ses propres jugements en se liant avec les personnes qu'il estime tout simplement sans entrer dans des considérations liées à la civilisation ou à l'éducation.


Les affrontements sont violents, le viol bien sûr, le vol, ou les combats : Lorsque Chane inflige à Bert le supplice prévu pour les chevaux en le propulsant à violents coups de poings plusieurs fois dans les fils de fer barbelés par exemple ou, pas la moindre, la scène où Toddy Nokin abat les malfrats nous montre les trois hommes un à un tués d'une balle dans la tête.
Les chevaux représentent le souffle de la liberté, ils déferlent comme une vague dans la rivière asséchée du canyon ou comme un nuage qui se découpe dans le ciel lorsqu'ils galopent sur les crêtes des montagnes. Ils font donc partie du paysage au même titre que les rochers ou le sable et les images qui nous les montrent sont magnifiques. Les hommes semblent bien petits au milieu de cette nature sauvage ...
Ce n'est pas un hasard si le cheval convoité et le chef de la harde, Panguitch (ainsi est-il nommé par les indiens) est blanc (ou gris pour être exacte). Symbole de pureté par excellence, il incarne aussi la sagesse et la liberté et bien sûr il représente plus qu'un simple cheval : j'ai été ravie de le voir libre à la fin du film.
Ces images de chevaux galopant sont franchement magnifiques, quels superbes animaux ! Les amateurs de chevaux ne peuvent être que ravis par ce film (toutefois je me demande quand même d'où proviennent ces chevaux, sachant que dans la nature un étalon n'a que quelques juments ?)

Les personnages sont bien dépeints. J'avoue avoir un faible pour la grand mère qui a déjà fait le déplacement vers l'Ouest dans les années 70 et que rien ne semble déranger. Son regard est plein de sagesse lorsqu'elle comprend que le blessé soigné est amoureux de sa petite fille, elle ne se laisse pas influencer et personne ne lui tient tête bien longtemps. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder la scène où elle assène des coups de balais sur la tête d'un bandit qui ne sait comment se défendre. Elle tricote inlassablement et ne se déplace pas sans son chat.
Jack Holt qui m'apparait en général plutôt dur et inflexible se montre très humain dans le rôle du bourlingueur Chane. Ce rôle lui va bien.
Bessie Love est charmante avec ses grands yeux, mais Margaret Morris l'est tout autant avec sa douceur et sa simplicité. Bernard Siegel, un acteur né dans l'empire Austro-Hongrois il y a fort longtemps, apparait très proche de son rôle. Il y a quelque chose de très émouvant dans sa manière d'incarner Toddy Nokin avec délicatesse et la scène où il salue le ciel après avoir abattu les trois bandits est touchante. On peut le voir dans The Vanishing American.dans le rôle de Do Etin.
Douglas Fairbanks Jr et George Magrill ont une bonne place dans le scénario.
Noah Beery et bien il a la tête de l'emploi. Je ne sais pas si c'est à force de le voir dans ce genre de rôle ? Force est de reconnaitre que cela lui va bien de se montrer sans foi ni loi. Un très beau casting, ma foi.

Les noms de Tom Tyler et Gary Cooper sont indiqués comme non crédités dans ce film. Toutefois rien ne prouve qu'ils aient bien tournés dans ce film ! On aperçoit le petit indien Nocki au début du film alors qu'il se fait trainer par un cheval qu'il vient d'attraper au lasso et aussi Eugene Pallette à Melberne.

Le film ce trouve chez Grapevine Video : l'image est quelquefois très fade et les contours peu marqués, mais correcte dans l'ensemble. La musique d'accompagnement est très plaisante.

Comme Didier, je suis conquise par ce film et cette histoire ! 

 http://films-muets.blogspot.com/2012/04/wild-horse-mesa-george-b-seitz-1925.html


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