Let's Remember:

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Ken Maynard 1895-1973 The Land Beyond the Law d’Harry Joe Brown 1927. https://western-mood.blogspot.com/search/label/Ken%20Maynard

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dimanche 26 mai 2024

The Big Land / Les loups dans la vallée - Gordon Douglas - 1957


Après la guerre civile, des hommes menés par Chad Morgan mènent un troupeau de vaches qu'ils comptent vendre au Missouri. Le seul acheteur potentiel est un affreux bonhomme nommé Brog qui leur propose 1,50 dollars par bête, alors que le bétail se négocie au moins à 10 dollars par animal. 
Contre toute attente Chad accepte le marché et, voyant la désapprobation dans les yeux de ses hommes qui l'avaient vu combattre vaillamment pour le Sud, s'en va vers le nord. 
En chemin les portes se ferment devant le Reb et il finit par échouer, un soir de pluie, dans l'écurie où il trouve refuge comme quelques autres sudistes. Parmi les hommes se trouve Joe Jagger, un ivrogne qui espère bien que Chad transporte une bouteille. Durant la nuit, en manque, il fait les sacoches des hommes endormis lorsqu'il est surpris la main dans le sac. 
Les hommes se réveillent et l’emmènent pour le pendre mais Chad interrompt la petite cérémonie et les deux hommes réussissent à s'enfuir avant de sympathiser en chemin.

Joe lutte contre ses propres démons mais, après avoir réussi à se sevrer grâce à l'aide musclée de Chad les deux hommes poursuivent leur route et font halte dans une ferme du Kansas où ils sont hébergés par les Johnson, un grand père qui vit avec sa belle-fille et ses deux petits fils. 
Ceux-ci sont embarrassés car les paysans de leur région ont de belles récoltes mais ne savent comment les vendre. 
Du coup lorsque Joe lui parle d'un ami qui possède une compagnie de chemin de fer, une idée germe alors dans le cerveau de Chad qui demande à Joe de lui présenter son ami qui n'est autre que le petit ami de la soeur de Joe, Helen Jagger, une flamboyante chanteuse de saloon.
Chad réussit à convaincre Tom Draper de lui faire confiance, en été il acheminera du bétail jusqu'au à la ligne de chemin de fer pour les mener à l'Est et les paysans compléteront les transports en hiver avec leur grain.
Tout le monde est enthousiaste mais il reste encore à construire une ville et à aller chercher les bêtes ... et malheureusement Brog a vent de l'affaire et compte bien empêcher le marché pour continuer à s'enrichir facilement !
The Big land / stampeded - Les loups dans la vallée
Une histoire bien menée qui ménage un certain suspens. Il y a de bons moments tels la construction de la petite ville et l'enthousiasme des colons ou la rencontre des acheteurs arrivés à l’hôtel et la tension face aux deux bandits armés. 
Une pléiade d'acteurs confirmés se donnent la réplique pour notre plus grand plaisir, dont la belle Virginia Mayo qui nous chantera la fameuse chanson "I Leaned on a Man" de jolie manière.
Le scénario n'est peut-être pas très élaboré  mais cela ne nuit pas à l'ensemble.
Edmund O'Brien incarne un architecte qui ne finit jamais ce qu'il bâtît, Chad lui donnera l'occasion de se prouver qu'il a les moyens de construire, ce qui provoquera sa perte et fera dire à sa soeur "qu'il aurait mieux valu qu'il soit resté un ivrogne car au moins il serait resté vivant". 
Ladd vieillissant se montre dans le rôle d'un homme qui semble porter le poids du monde sur ses épaules. Visiblement il est solitaire et ne compte sur personne pour affronter les opposants qui développeront  des stratagèmes peu recommandables pour arriver à leurs fins !
92 minutes
D'après un roman de Frank Gruber

Stunts
Paul Baxley
Bob Herron
Guy Teague

Lieux de tournage
Tuolumne County, Californie, États-Unis
Sonora, Californie, États-Unis
Warner Brothers Studios - 5800 Sunset Blvd., Los Angeles, Californie, États-Unis

Alan Ladd Alan Ladd ... Chad Morgan
Virginia Mayo ……….... Helen Jagger
Edmond O'Brien ……... Joe Jagger
Anthony Caruso………. Brog
Julie Bishop …….. Kate Johnson
John Qualen …….. Sven Johnson
Don Castle …………... Tom Draper
David Ladd …….. David Johnson
Jack Wrather Jr. ……. Olaf Johnson
George J. Lewis …….. Dawson
James Anderson ……. Bob Cole
Russell Ash …..... Singer
John Ayres ……. Foste

dimanche 21 mars 2021

Saskatchevan / La Brigade héroïque - Raoul Walsh - 1954

Thomas O'Rourke et son frère indien, Cajou, reviennent du Nord où ils ont été chasser. De retour au  Fort de la police montée, ils aperçoivent les restes d'un convoi de chariots d'où quelqu'un leur tire dessus. 
Ils découvrent alors Grace Markey, une jeune femme seule rescapée de l'attaque par des indiens. Cajou assure qu'il ne peut s'agir de Cree car son peuple est pacifique. Grace déclare de manière très floue venir du sud, de Fort McLoad mais veut se rendre à Battleford où elle dit avoir des amis. 
La jeune femme ne semble pas disposée à les suivre et finit par essayer de s'enfuir avant que des indiens ne la prennent en chasse. Elle finit par suivre les deux amis par la force des choses.
A l'arrivée au fort Saskatchevan, les mounties se précipitent pour voir Grace tandis que O'Rourke enfile sa tunique rouge qu'il a laissé dans le camps des Crees voisin. 
Le commandant du fort a changé durant leur absence, le nouveau, Benton se montre très inquiet par les indiens Sioux qui auraient traversé la frontière des Etats-Unis pour se rendre au Canada après la bataille de Little Bighorn.
En conséquence Benton interdit aux Crees pacifiques de posséder des armes et exige que Cajou remette son fusil. 
Celui-ci refuse et retourne au campement indien non loin. Benton ordonne à O'Rourke de récupérer l'arme et c'est ce qu'il fait, cassant ainsi sa relation avec son frère et son père, le Chef Dark Cloud qui l'avait adopté alors que lui-même était le seul rescapé d'une attaque alors qu'il était tout petit.
Plus tard arrive au fort un policier américain venu du Montana, Smith, qui annonce être à la recherche de Grace qui a tué son frère. 
La pauvre fille n'a pas d'autre choix que de se rendre pour être ramenée aux Etats-Unis où elle devra être jugée.
Les Sioux profite d'essayer de rallier les Crees à leur cause. Ainsi lorsque les tuniques rouges se mettent en route avec armes et munitions pour les intercepter et en ces temps troubles Smith en profite pour les suivre avec sa prisonnière.
En route Benton refuse de donner un fusil à de pauvres indiens affamés et l'un deux est abattu ce qui provoque la colère des indiens qui se vengent sur les tuniques rouges chargées de les arrêter.
La colère gronde chez les indiens qui sont de plus en plus nombreux à rallier les Sioux. 
Les mounties sont suivis par des guerriers qui veulent mettre la main sur les armes. Benton donne l'ordre d'atteler le chariots et O'Rourke refuse car le chemin le plus court pour se rendre au Fort est aussi le plus dangereux. 
Benton veut le mettre aux arrêts mais ses collègues refusent d'obtempérer et c'est la mutinerie. O'Rourke prend le contrôle de la troupe et les chevaux sont chargés lourdement pour passer par un col de montagne tandis qu'ils sont toujours suivis par les indiens qui gagnent du terrain ....
Les images sont tournées en Alberta car le Saskatchevan est très plat... Les paysages sont magnifiques, lacs et montagnes, il parait qu'il pleuvait beaucoup durant le tournage mais cela ne se voit pas.
Un film du grand Raoul ne laisse pas indifférent et j'ai passé un bon moment. Toutefois je suis un peu mitigée pour plusieurs raisons. 
La première c'est que O'Rourke n'a pas de souci à vouloir retirer son arme à son frère Cajou, quitte à perdre son estime mais il n'a aucun scrupule à résister à l'ordre de Benton plus tard. On peut arguer que le premier ordre l'a fait réfléchir, mais bon.
La deuxième c'est que Ladd, que j'aime pourtant beaucoup, n'a pas la carrure ni le charisme nécessaires pour ce rôle. 
Sa tunique rouge le fait paraitre encore plus maigrichon que d'habitude et il ne suffit pas de lui fournir une monture plus haute que celles des autres pour qu'il paraisse plus grand. 
De plus il apparait en contradiction avec le rôle, un peu terne et fatigué. Ceci dit il parait que Alan Ladd était tombé malade pendant le tournage et qu'il avait insisté pour continuer son travail, ceci explique peut-être cela ?
Ce qui sauve le film ce sont les décors grandioses, les nombreux figurants et l'action constante bien sûr. 
En outre Shelley Winters est magnifique dans ce rôle, J. Carrol Naish, très naturel et très à l'aise avec son accent français dans le rôle de Batoche, et bien sûr Jay Silverheels, très classe (et pas rancunier !) dans le rôle de Cajou. 
L'affiche est complétée par les acteurs confirmés, entre autres Hugh O'Brian, Antonio Moreno, Richard Long et George J. Lewis (dont j'ai reconnu la voix grâce à son rôle du père de Zorro dans la série télévisée qu'il tournera de 1957 à 1959). George a souvent tourné dans des films avec Alan qui aimait s'entourer d'acteurs qui  le rassuraient. Ainsi George a tourné aussi entre autres dans Branded, Red Mountain, Hell on Frisco Bay, Santiago, Shane, The Iron Mistress, Desert Legion dans lesquels il n'est pas forcément crédité pour ne citer que ceux-là. Dans le même ordre d'idée on trouve le vieux copain d'Alan, Anthony Caruso dans le rôle de Spotted Eagle, un Sioux belliqueux.

A noter le thème musical "A la belle fontaine" récurrent. 
Titre français : La Brigade héroïque.

Lieu de tournage :
Alberta, Canada
Banff National Park, Alberta, Canada
Bow Lake, Banff National Park, Alberta, Canada
Peyto Lake, Banff National Park, Alberta, Canada
Universal Studios - 100 Universal City Plaza, Universal City, California, USA
Stunts
John Cason
Clem Fuller
Bob Hoy
Roy Jenson
Russell Saunders
Ray Thomas
Henry Wills
87 minutes
Alan Ladd   ...           Thomas O'Rourke 
Shelley Winters...      Grace Markey
J. Carrol Naish...       Batoche
Hugh O'Brian...        Carl Smith
Robert Douglas...      Benton
George J. Lewis     ...Lawson
Richard Long...        Abbott
Jay Silverheels...      Cajou
Antonio Moreno   ...Chief Dark Cloud


mercredi 4 mai 2016

Shane / L'homme des vallées perdues - George Stevens - 1953



Je ne vas pas vous présenter ce film, presque tout le monde le connait et on trouve de nombreux résumés sur le web. 
Je livre ici quelques réflexions très personnelles.
Shane pour moi, c'est l'histoire d'un cavalier qui rentre dans mon écran, au son d'une musique qui fait frémir, par la gauche et se dirige vers la droite. Pendant les presque 2 heures que dure le film, il traverse l'écran, telle une rivière qui suit son cours, se repose un instant dans une crique, polit quelques rochers, descend quelques rapides (!) tout cela linéairement, pour ressortir par la droite, toujours dans la même trajectoire et au même rythme. C'est l'histoire d'un homme qui ne s'arrête pas, comme le temps, ou le progrès. Tous les autres personnages sont figés, dans le fond, figé par leurs destins, leurs choix, leurs besoins de possessions, etc... Seul Shane poursuit sa route, solitaire, conscient des changements survenus et à venir. Ce film me serre le cœur à chaque fois. Car Shane c'est moi, moi qui ai cette nostalgie douloureuse de grands espaces et de liberté mais qui, dans le fond suis comme les personnages figés qui ont décidé de leur destin.
Pour moi personne d'autre n'aurait pu jouer ce rôle. Car Alan Ladd ressemble à un enfant avec un corps d'adulte que le temps a poli et vieilli, mais son regard est resté douloureusement intact (innocent ?) face à la vie, à la fois timide, sûr, intègre, interrogateur et plein de nostalgie. Il reste fidèle à ses valeurs propres et suit la ligne qu'il s'est imposée.
Pour certains, Shane apparait comme un perdant.Personnellement, je trouve qu'il y a quelquefois une certaine grandeur à être le "perdant" et Shane ne m'apparaît pas comme un homme frustré ou amer. Le destin est, entre autres choses, cette subtile combinaison et construction entre aspirations profondes, choix (qu'ils soient bons ou mauvais) et événements extérieurs qui amènent à suivre une trajectoire. Cela n'a jamais empêché les envies ou les rêves de vivre autre chose ! Lorsque l'on vit de longues journées seul avec son cheval, on ne peut que réfléchir au sens de la vie, à sa propre destinée et sur soi-même. Et si l'on croise une famille en apparence aussi idéale que celle des Starrett, il me semble normal de se repositionner, de se questionner. Certes, les remises en questions sont douloureuses, mais aussi nécessaires pour grandir ! Entre une "envie" destructrice et une "envie" constructive, il faut choisir... et moi je crois que Shane est très conscient de ses particularités, de son parcours et assume de la plus belle manière possible ... en continuant sa route !
Dans le fond, seuls ceux qui évoluent et grandissent sont gagnants !

Avec le temps ma perception du film a aussi évolué mais le sentiment douloureux perdure. Un peu comme lorsque vous quittez un endroit que vous avez aimé et que vous n'osez pas y retourner. En choisissant de garder un souvenir intact plutôt que de risquer de perdre cette précieuse mémoire,on ne se remet pas en question et on nie le changement. Shane fait partie de ces films que l'on souhait garder tel un trésor intact enfoui au plus profond de soi-même, de la même façon qu'un enfant garde précieusement un objet qu'il ne lâchera pas sans larmes
En vain, j'ai essayé de garder le film intact dans ma mémoire mais le temps et le cours de la vie ont modifié ma perception de l'action. J'ai à la fois envie de le revoir, et en même temps j'ai peur d'avoir perdu une manière de voir ce film.
Le sentiment de nostalgie qui m'envahit est déjà quelque part modifié et il m'arrive même d'en vouloir à Shane car dans le fond il défend la civilisation et le progrès. Pendant longtemps je voyais les Starrett comme des bâtisseurs et ils méritaient leur place sur la prairie. Il m'arrive maintenant de les voir comme les bien-pensants et les créateurs de la police, des règlements et de la civilisation.
J'en veux en ce moment à tous ces gens qui nous imposent ces règles toujours plus étroites et je rêve de citoyens responsables intègres capables de se prendre en charge et de comprendre que chaque personne a une responsabilité envers les autres et le monde. En créant les barrières et en morcelant le territoire de leurs fermes, les Starretts du monde entier nous ont privé de notre liberté et ont favorisé l'émergence de la vente du fil de fer barbelé, froid, dur et coupant .... Le fil de fer barbelé c'est le symbole dans toute sa splendeur d'une facette de notre monde dit civilisé basé sur le profit et l'égoïsme ! 

George Stevens ne nous montre pas ce qu'on créé les Ryker et autres anciens habitants de ces régions. On oublie qu'ils ont déjà chassé les indiens, qu'eux mêmes ne sont pas plus évolués dans le fond puisqu'ils nous sont montrés comme des rustres. Mais on ne voit ni leurs foyers, ni leurs familles, ni leurs enfants. L'impact du cinéma est tel qu'on prend d'emblée parti pour le faible, à savoir le colon à défaut des indiens !
Quelque part ce parti pris n'est pas équitable et ne permet pas une vraie réflexion.

Lieu de tournage :  
Big Bear Lake, Big Bear Valley, San Bernardino National Forest, California, USA


118 minutes
Alan Ladd........Shane
Jean Arthur........Marian Starrett
Van Heflin........Joe Starrett
Brandon De Wilde........Joey Starrett
Jack Palance........Jack Wilson
Ben Johnson........Chris Calloway
Edgar Buchanan........Fred Lewis
Emile Meyer........Rufus Ryker
Elisha Cook Jr.........Stonewall Torrey
Douglas Spencer.........Axel 'Swede' Shipstead
John Dierkes........Morgan Ryker
Ellen Corby........Mrs. Liz Torrey
Paul McVey........Sam Grafton
John Miller........Will Atkey - Bartender
Edith Evanson........Mrs. Shipstead


vendredi 22 avril 2016

Whispering Smith / Smith le taciturne - Leslie Fenton - 1948



Envoyé par le grand patron des chemins de fer, le détective Luke Smith enquête sur des pillards de train qui sévissent dans une région du Colorado où vivent un vieux copain, Murray Sincler, et sa femme Marian que Smith a aimée naguère.

En chemin il tombe dans une embuscade des frères Bartons et doit se résoudre à abattre son cheval avant de poursuivre sa route.
Par une nuit pluvieuse il atteint la ligne de chemin de fer et allume un feu pour arrêter le train. Justement son vieux copain Murray conte ses exploits à ses collègues de train lorsque Luke fait son apparition. Un message leur apprend que les frères Barton sont dans les parages.
De leur coté les frères Barton prennent le contrôle de la petite gare de Coyote Creek en abattant le télégraphiste et sont sur le point de brandir une lanterne rouge pour stopper le train lorsque celui-ci s'arrête.
Lorsque l'un des frères menace le conducteur Luke réussit à s'interposer avant de mettre deux bandits hors d'état de nuire. Le troisième, Blake, réussit à s'enfuir avant que Luke ne s'effondre, blessé par balle.

Smith se réveille à Medicine Bend chez Murray et Marian qui l'hébergent durant sa convalescence, ce qui ne manque pas de raviver de tendres sentiments chez Marian, qui laisse échapper quelques regrets au sujet d'une hypothétique relation qu'ils auraient pu avoir.
Murray se rend en ville où il doit faire son rapport au chef local de la station de Medicine Bend, rapport qui aurait dû être rendu depuis quelques jours ...



Sans conteste l'une des plus belles intros du western, voire la plus belle à mes yeux. Soutenu par la superbe musique d'Adolph Deutsch, un cavalier traverse de hautes montagnes au printemps. La neige a tout juste fondu et aucun chemin n'est visible. Puis, après de nombreuses heures, le cavalier descend vers une vallée verdoyante. A un petit cours d'eau il fait boire son cheval. 
Peu après s'être remis en route, le cavalier essuie un premier coup de feu tiré par les Bartons bien embusqués qui le tiennent en joue à distance ... Après le début que vous connaissez Smith retrouve la civilisation et la chaleur humaine petit à petit. D'abord auprès de la réconfortante Marian, ensuite auprès de ses amis qui tiennent la pension.

Je le dis d'emblée, ce film fait partie de mes westerns favoris. Dans un film en couleurs, jamais Alan Ladd n'a été plus beau. Ici il incarne un homme de conviction et de haute moralité. Une souffrance intérieure latente permanente est perceptible, il se meut avec calme et assurance, ses actions sont posées et réfléchies, tout cela en fait le prototype même du héros parfait.

Le contraste est très fort entre Ladd/Smith et Preston/Murray. Celui-ci se montre tout d'abord très fier de connaitre Smith et accueille son ami avec plaisir. Son caractère est bien typé, dès le début on comprend qu'il s'emporte et se comporte comme un rustre plein d'assurance qui n'en fait qu'à sa tête. Jusque là il parait encore du bon côté de la barrière ténue entre le bien et du mal même s'il se permettait de piller allégrement la marchandises des trains qui déraillaient pour les revendre à Rebstoke. Son attitude change lorsqu'il comprend que sa femme Marian aime Smith lors de la scène en ville où elle presse son mari de venir à la rescousse de leur ami et qu'elle pleure lorsqu'elle croit le voir mort.  Dès lors Murray va filer du bien mauvais coton ...

Le personnage de Marian est plus ambigu. Elle a quand même vécu cinq ans sans revoir Luke et à sa vue elle comprend qu'elle a épousé Murray par erreur. Il est clair que Smith aurait voulu l'épouser mais qu'il n'avait pas grand chose à lui offrir. On imagine donc qu'il connait son besoin de grands espaces et d'aventures et que son travail a beaucoup d'importance à ses yeux. Le seul tort de Marian est de ne pas savoir cacher ses sentiments car elle est du coup l'élément déclencheur qui pousse Murray encore plus loin dans l'illégalité et cela causera sa perte.

Les deux méchants principaux sont absolument magnifiques : Donald Crisp bien sûr mais aussi Frank Faylen, l'inquiétant Whitey, avec ses cheveux longs blancs et ses petits yeux durs en fentes... A noter que les Bartons étaient bien trouvés aussi dans les peaux de Murvyn Vye, Bob Kortman et Ward Wood, sans compter qu'on aperçoit Eddy Waller, Hank Worden,  Frank Hagney, Ray Teal  ... Du beau monde.

L'action est constante, les images et la couleur sont belles. L'histoire de ces deux amis qui dans le fond s'estiment mais qui finiront par devoir s'affronter est bien montée.

Brenda Marshall a été la femme de William Holden durant 30 ans et c'est le premier western tourné par Alan Ladd.

Une scène marquante du film :
Lorsque Smith tente de faire entendre raison à Murray et que celui-ci le frappe, le regard de Smith est mêlé d'incompréhension et de tristesse car à ce moment Smith réalise qu'il a perdu son ami pour de bon. Le regard de Murray est tout aussi parlant. On comprend que c'est un homme trop fier pour revenir en arrière.


Le film est tiré d'un livre de Frank Spearman que j'avais lu il y a bien longtemps. Si je me souviens bien, il me semble que Smith portait le prénom de Gordon et portait une moustache ... contrairement à ce qu'on pourrait penser il ne murmurait pas mais donne l'explication que ce nom lui est resté car à chaque fois qu'il prenait froid il perdait sa voix lorsqu'il habitait Chicago.


Les lieux de tournage:
*Paramount Studios - 5555 Melrose Avenue, Hollywood, Los Angeles, California
*Sierra Railroad, Jamestown, California
*California

*Paramount Ranch-2813 Cornell Road, Agoura, California

88 minutes

Alan Ladd ...
Whispering Smith

Robert Preston ...
Murray Sinclair

Brenda Marshall ...
Marian Sinclair

Donald Crisp ...
Barney Rebstock

William Demarest ...
Bill Dansing

Fay Holden ...
Emmy Dansing

Murvyn Vye ...
Blake Barton

Frank Faylen ...
Whitey Du Sang

John Eldredge ...
George McCloud

Ward Wood ...
Leroy Barton (as Robert Wood)

J. Farrell MacDonald ...
Bill Baggs

Will Wright ...
Sheriff McSwiggin

Don Barclay ...
Dr. Sawbuck

Eddy Waller ...
Conductor (as Eddy C. Waller)

Ashley Cowan ...
Train Brakeman



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