Let's Remember:

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Streets of Laredo/ La chevauchée de l'honneur de Leslie Fenton 1949. William Holden 1918-1981 / Mona Freeman 1926-2014 1878 le Texas est un vaste territoire encore mal organisé où les hors-la-loi ne risquent rien…

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samedi 24 août 2013

The Man from Hell - Lewis D. Collins - 1934


Reb Russell nous incarne ce Man from Hell, un western réalisé en 1934 par Lewis Collins dont c’est le 4e western. 
La Willis Kent Productions, maison  de production très limitée en moyens se dirige plutôt vers le western Z que le western. Nous vous avions fait une recension d’un autre de ses films intitulé Border Vengeance réalisé en 1935.
Ce Man from Hell est donc  Clint Mason, un homme injustement accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis et qui vient de purger une peine de trois ans.  (Nous noterons le délai de la peine pour un meurtre….) Clint c’est Reb Russell, cet homme qui revient de l’enfer, mais sa détermination et son physique sont demeurés intacts. Le coupable va payer l’ardoise comme on peut s’en douter. Celui-ci, Dieu merci, est un acteur de caractère, une gueule du western. C’est Fred Kohler, l’inoubliable Ben Jones dans the Fourth Horseman avec Tom Mix (1932).
La distribution reste surprenante de richesse : Gabby Hayes qui a perdu sa barbe et qui est vêtu d’un costume, Jack Rockwell incarnant un Sheriff pas si honnête que l’on pourrait le croire, Slim Whittaker et Yakima Canutt qui se prend une raclée par notre champion du foot Reb Russell qui n’a pas été épargné par la maquilleuse. Cette dernière devait être encore sous l’effet du muet : du coup notre Reb Russell déjà peu crédible de par son image et son jeu très limité, se retrouve avec un fond de teint rappelant un Pierrot et du rouge aux lèvres à faire peur. La mise en scène de Lewis Collins se révèle un peu lourde parfois, mais certaines scènes sont magnifiquement cadrées, notamment celles dans la ville (qui ne manque pas de figurants). Son travail est parfois trahi par un montage pour le moins curieux. Par exemple, vous suivez un évènement quand soudain, le monteur s’empare de ses ciseaux pour vous montrer autre chose qui ne vous intéresse pas forcément.
En dépit des soucis rencontrés par notre homme de l’enfer, ce film mérite d’être vu et surtout de prendre connaissance avec  Reb Russell, célébrité de l’époque qui a laissé derrière lui  près de 10 westerns.
Ayant mis la main sur la majorité de ces Westerns, je vous en ferais une recension à chaque fois que j’en verrais un. Non pas parce que je suis un fan de Reb Russell, mais parce qu’il appartient à l’histoire du western et mérite que l’on s’attarde sur lui. Remercions à ce sujet Tony qui a une vue large du sujet et qu’il nous permet d’étudier des raretés et de les faire découvrir à des cinéphiles avertis du Western B.
Remercions également Laurent pour ses biographies qui complètent l’intérêt de ce blog. Je n’ai pu le féliciter jusqu’à présent car je n’ai pu effectuer un commentaire sur son travail. Qu’il le soit donc ici, à travers cette modeste critique. 
  •  Sur la toile nous trouvons

  • Pour l'écriture nous avons notre ami Didier.

mardi 17 avril 2012

Arizona Bad Man – S. Roy Luby - 1935

                                              

Comment un réalisateur peut changer la façon de faire d’un film, c’est incroyable !
Reb Russell, le joueur de Foot qui travaillait dans cette maison de production, la Willis Kent, avait tourné sous Ray Heinz pour le pire (nous avons cherché le meilleur, mais nous ne l’avons pas trouvé). C’est à dire dans Blazing Guns et Border Vengeance. Il enfile à nouveau sa chemise noire de rodéo, se coiffe de son chapeau et boucle sa ceinture d’armes autour de ses hanches pour Arizona Bad Man.
Il apprend qu’un nouveau réalisateur vient remplacer l’abominable Ray Heinz. Nous le connaissons tous, c’est S. Roy Luby ! Ce dernier est confronté aux mêmes soucis que Heinz, peu de moyens, mais il détient deux sacrés avantages sur celui-ci. Il a du talent et parvient à se débrouiller avec rien. Lorsqu’il lit le scénario adapté d’un roman d’Eric Howard, il se dit qu’il est en mesure de ficeler un bon film B.
Habilement et d’une façon surprenante, Roy Luby prend le parti de teinter son western de noirceurs extrêmes et de touches souvent malsaines.
Le début se déroule dans un saloon où les gens dansent sous des airs entrainant, pendant que dans l’arrière salle, un fermier malfamé et voleur de bétail, assisté d’un Mexicain sale, mal rasé, tout comme lui, boit un verre en compagnie d’un tueur impressionnant. Ce dernier est Edmund Cobb, un Cobb fabuleux, impressionnant, froid et dangereux comme un rattler.
Le ranchman, Charles Whittaker, lui propose d’acheminer un troupeau volé à la frontière Mexicaine. Cobb lui répond d’un air glacial que son tarif est fifty-fifty et que c’est à prendre ou à laisser. L’ambiance est lourde, suffocante et sombre.
Ruby entrecoupe le deal par des plans fixes du bal, baignant dans la lumière. IL joue du contraste et du coup, les images pauvres, manquant d’objets, de vie, de crédibilité dans l’arrière-salle projettent en avant ses trois personnages qui s’examinent en chien de faïence.
En sortant de la pièce, le trio découvre les citadins qui dansent toujours follement. Parmi eux, se trouvent Reb Russell, un beau jeune faisant la connaissance de Lois January (magnifique). Whittaker n’apprécie guère que sa fille soit en compagnie d’un étranger, non pas pour la protéger car il s’en fiche éperdument, mais parce qu’il craint pour sa personne. Imaginez que sa fille ramène un homme de loi à la maison. Son intuition ne le trompe pas : ce gandin n’est autre détective employé par l’association des éleveurs qui veulent mettre fin aux agissements des rustlers. Mais il ne le sait pas encore.
Peu à peu, le Western s’introduit dans un parfum noir, complaisant à souhait et donne indirectement une psychologie aux personnages de cette excellente histoire. Charles Whittaker est un fermier ignoble. Il fait comprendre au Mexicain qu’il pourrait avoir sa fille. Pour lui, elle ne représente que peu de chose. Des suggestions dans le dialogue laissent entendre qu’il pourrait la prostituer pour arriver à ses fins. Son petit garçon n’est guère mieux traité. Heureusement, il a sa grande sœur qui veille sur lui. Le petit marche en claudiquant, suite à une maladie ou un accident. Il n’a pu être soigné. A un moment, il se fait battre comme plâtre, toujours en plan suggestif. Lorsque l’on découvre le gamin peu après, dans une autre scène, on s’aperçoit que Whittaker n’y a pas été de main morte. Du sang coule à la commissure de ses lèvres, son œil est enflé. Même le gunman Edmond Cobb est choqué du comportement de son patron (nous aussi). Il tombe amoureux de la belle Lois, tout comme Reb, mais se rend compte que Reb lui est préféré. Alors Cobb, compréhensif, se retire sans larmoiement.
Dans ce film à deux sous, tout est en touches discrètes. Le dénouement du film se déroule dans la ferme Whittaker. La violence y est affichée à l’état pur.
Le Mexicain, jaloux de Cobb, lui envoie son couteau à la figure. La lame se fiche dans un poteau du corral, à quelques centimètres du visage de Cobb (scène parfaitement réussie. Du Gordon Douglas avant l’heure). 
Implacablement, Cobb sort son Colt 45, alors que le Mexicain n’est plus en état de se défendre. Peu importe, Cobb l’abat d’une balle dans le ventre.
Peu après, c’est Reb, démasqué comme détective. IL   est ficelé comme un saucisson par les henchmen de Whittaker devenu absolument hideux. Il s’approche de Reb et lui balance une multitude de coups de poings à la figure tout en prenant son temps. On entend les coups lorsque la caméra de Luby filme tour à tour les quelques Cowboys écœurés par tant de lâcheté.
Cobb s’interpose, demande à Whittaker d’arrêter. C’est chose faite, Reb est libéré, mais il veut se venger. Le règlement de compte se déroule à mains nus, dans la poussière. Reb fait une prise à Whittaker, lui attrape le bras pour le briser (génial). Les deux opposants sont à bout de souffle, exsangues. Finalement, Whittaker s’en prend une qui l’envoie au sol.
Au  moment où plus personne ne s’attendait à ce qu’il reprenne ses sens, il s’empare de son six-gun, en fourbe, et le pointe sur Reb.
Un coup de feu claque dans l’après-midi. Whittaker sursaute, foudroyé, se raidit  puis s’abat pour l’éternité sur le sol de sa sale ferme qui empestait le malheur, la tragédie, les mauvaises années endurées par ses deux enfants.
Tous les regards se tournent vers le gamin. C’est ce dernier d’une dizaine d’années qui vient d’abattre le méchant Pa’. (Vous voyez, Ruby était précurseur de Preminger dans le domaine. La Rivière sans retour, naturellement).
Enfin, tout le monde se remet de ses émotions et c’est l’heure pour Reb d’embrasser Lois, mais ce n’est pas fini. Il y a encore le gunman sans foi ni loi, Edmond Cobb, qui vient de monter sur son bourrin. Il s’approche des deux amoureux et leur dit qu’il part, promettant à Reb qu’il ne l’épargnera pas s’il le rencontre à nouveau sur sa route.

Ca, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, c’est du Western, pur et dur avec des Westerners qui en ont dans le caleçon !
Vous devinerez certainement que Reb Russell s’est fait complètement volé la vedette par Edmond Cobb. Jamais je n’aurais cru que Cobb pouvait être aussi convaincant. Une dernière chose à dire, il n’a pas eu de chance dans les talkies…
Après avoir lu ce texte à rallonge, vous n’avez plus que ceci à faire
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Les lieux de tournage
Agoura, California, USA


Les cascadeurs
Barney Beasley
Dick Botiller
Ben Corbett
Jack Hendricks
Jack Jones
Tracy Layne
Johnny Luther 


 
Vous pouvez aussi lire le générique :
Reb Russell ... Steve Donovan
Rebel ... Rebel the Marvel Horse
Lois January ... Lucy Dunston
Slim Whitaker ... Bart Dunston
Edmund Cobb ... Sonny Karns
Dick Botiller ... Pedro Gonzales
Tommy Bupp ... Davie Dunston
Anne Howard ... Min
Walter James ... Jack
Ouf !...Didier doit avoir soif heureusement qu'il y a des relais à la Wells Fargo

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