Let's Remember:

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Une pionnière de l’Ouest. Cecilia Parker 1914-1993 et John Wayne ‘Riders of Destiny / Robert N. Bradbury 1933

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mercredi 4 mai 2016

Shane / L'homme des vallées perdues - George Stevens - 1953



Je ne vas pas vous présenter ce film, presque tout le monde le connait et on trouve de nombreux résumés sur le web. 
Je livre ici quelques réflexions très personnelles.
Shane pour moi, c'est l'histoire d'un cavalier qui rentre dans mon écran, au son d'une musique qui fait frémir, par la gauche et se dirige vers la droite. Pendant les presque 2 heures que dure le film, il traverse l'écran, telle une rivière qui suit son cours, se repose un instant dans une crique, polit quelques rochers, descend quelques rapides (!) tout cela linéairement, pour ressortir par la droite, toujours dans la même trajectoire et au même rythme. C'est l'histoire d'un homme qui ne s'arrête pas, comme le temps, ou le progrès. Tous les autres personnages sont figés, dans le fond, figé par leurs destins, leurs choix, leurs besoins de possessions, etc... Seul Shane poursuit sa route, solitaire, conscient des changements survenus et à venir. Ce film me serre le cœur à chaque fois. Car Shane c'est moi, moi qui ai cette nostalgie douloureuse de grands espaces et de liberté mais qui, dans le fond suis comme les personnages figés qui ont décidé de leur destin.
Pour moi personne d'autre n'aurait pu jouer ce rôle. Car Alan Ladd ressemble à un enfant avec un corps d'adulte que le temps a poli et vieilli, mais son regard est resté douloureusement intact (innocent ?) face à la vie, à la fois timide, sûr, intègre, interrogateur et plein de nostalgie. Il reste fidèle à ses valeurs propres et suit la ligne qu'il s'est imposée.
Pour certains, Shane apparait comme un perdant.Personnellement, je trouve qu'il y a quelquefois une certaine grandeur à être le "perdant" et Shane ne m'apparaît pas comme un homme frustré ou amer. Le destin est, entre autres choses, cette subtile combinaison et construction entre aspirations profondes, choix (qu'ils soient bons ou mauvais) et événements extérieurs qui amènent à suivre une trajectoire. Cela n'a jamais empêché les envies ou les rêves de vivre autre chose ! Lorsque l'on vit de longues journées seul avec son cheval, on ne peut que réfléchir au sens de la vie, à sa propre destinée et sur soi-même. Et si l'on croise une famille en apparence aussi idéale que celle des Starrett, il me semble normal de se repositionner, de se questionner. Certes, les remises en questions sont douloureuses, mais aussi nécessaires pour grandir ! Entre une "envie" destructrice et une "envie" constructive, il faut choisir... et moi je crois que Shane est très conscient de ses particularités, de son parcours et assume de la plus belle manière possible ... en continuant sa route !
Dans le fond, seuls ceux qui évoluent et grandissent sont gagnants !

Avec le temps ma perception du film a aussi évolué mais le sentiment douloureux perdure. Un peu comme lorsque vous quittez un endroit que vous avez aimé et que vous n'osez pas y retourner. En choisissant de garder un souvenir intact plutôt que de risquer de perdre cette précieuse mémoire,on ne se remet pas en question et on nie le changement. Shane fait partie de ces films que l'on souhait garder tel un trésor intact enfoui au plus profond de soi-même, de la même façon qu'un enfant garde précieusement un objet qu'il ne lâchera pas sans larmes
En vain, j'ai essayé de garder le film intact dans ma mémoire mais le temps et le cours de la vie ont modifié ma perception de l'action. J'ai à la fois envie de le revoir, et en même temps j'ai peur d'avoir perdu une manière de voir ce film.
Le sentiment de nostalgie qui m'envahit est déjà quelque part modifié et il m'arrive même d'en vouloir à Shane car dans le fond il défend la civilisation et le progrès. Pendant longtemps je voyais les Starrett comme des bâtisseurs et ils méritaient leur place sur la prairie. Il m'arrive maintenant de les voir comme les bien-pensants et les créateurs de la police, des règlements et de la civilisation.
J'en veux en ce moment à tous ces gens qui nous imposent ces règles toujours plus étroites et je rêve de citoyens responsables intègres capables de se prendre en charge et de comprendre que chaque personne a une responsabilité envers les autres et le monde. En créant les barrières et en morcelant le territoire de leurs fermes, les Starretts du monde entier nous ont privé de notre liberté et ont favorisé l'émergence de la vente du fil de fer barbelé, froid, dur et coupant .... Le fil de fer barbelé c'est le symbole dans toute sa splendeur d'une facette de notre monde dit civilisé basé sur le profit et l'égoïsme ! 

George Stevens ne nous montre pas ce qu'on créé les Ryker et autres anciens habitants de ces régions. On oublie qu'ils ont déjà chassé les indiens, qu'eux mêmes ne sont pas plus évolués dans le fond puisqu'ils nous sont montrés comme des rustres. Mais on ne voit ni leurs foyers, ni leurs familles, ni leurs enfants. L'impact du cinéma est tel qu'on prend d'emblée parti pour le faible, à savoir le colon à défaut des indiens !
Quelque part ce parti pris n'est pas équitable et ne permet pas une vraie réflexion.

Lieu de tournage :  
Big Bear Lake, Big Bear Valley, San Bernardino National Forest, California, USA


118 minutes
Alan Ladd........Shane
Jean Arthur........Marian Starrett
Van Heflin........Joe Starrett
Brandon De Wilde........Joey Starrett
Jack Palance........Jack Wilson
Ben Johnson........Chris Calloway
Edgar Buchanan........Fred Lewis
Emile Meyer........Rufus Ryker
Elisha Cook Jr.........Stonewall Torrey
Douglas Spencer.........Axel 'Swede' Shipstead
John Dierkes........Morgan Ryker
Ellen Corby........Mrs. Liz Torrey
Paul McVey........Sam Grafton
John Miller........Will Atkey - Bartender
Edith Evanson........Mrs. Shipstead


lundi 2 mai 2016

Gun Brothers - Sidney Salkow - 1956

Sidney débute dans les années 30 à Broadway puis devient romancier, scénariste et va finir metteur en scène en tournant une dizaine de westerns.
Il employa George Montgomery pour 4 westerns mais par contre il ne fera qu’une seule collaboration avec Buster.
Un remake sera tourné par Edward L. Cahn en 1961 sous le titre de  ‘Gun Street’ avec James Brown.

Le Wyoming quelques années après la guerre civile, soldats et officiers rentrent chez eux. Parmi eux se trouve le sergent Chad Santee, un officier nordiste de la 7e Cavalerie de Fort Sheridan qui se rend chez son frère possédant soi disant un énorme ranch prés de Laramie.
Chad Santee  à bord d’une diligence  se dirige vers Laramie  et va faire une halte à Médecine Bow Palace tandis que l’on charge des coffres d’or.
Chad en profite pour se restaurer. A une table voisine se trouve la chanteuse de saloon Rose Fargo qui, sous son charme, partagera sa table mais elle est remarquée par le gambler Blackjack Silk qui va s’empresser à lui faire des avances.: il sera remis rapidement à sa place par Chad.
Une fois la pause terminée, la diligence peut repartir avec à bord Rose Fargo, Chad et Blackjack Silk. Plus loin au carrefour d’une piste une bande de hors la loi masqués dénommée ‘Nighthawks’ avec à sa tête Jubal Santee et son bras droit Shawnee Jack guettent la venue de la diligence pour dérober les coffres d’or.
Craignant des représailles, Blackjack Silk assomme Chad et va planquer dans ses bottes 2 000$.
Entre temps le chef Jubal Santee reconnaît son frère assommé.
Les bandits vont vite déguerpir après avoir commis leur forfait et feront fuir les chevaux de la diligence.
Rose Fargo, Chad et Blackjack Silk vont passer la nuit au clair de lune et rentrer le lendemain à pied à Laramie à plus de 20 miles.
Le Sheriff Jorgen ancien commandant de Chad, son adjoint Yellowstone Kelly et leur posse promettent à Chad de tout faire pour retrouver les hors la loi.
Une fois à Laramie et débarrassé de son uniforme, Chad va au devant de pas mal d’ennuis pour retrouver son frère qui a basculé de l’autre coté de la loi…..Nous aurons droit à un beau duel de fin et à la naissance d’un beau bébé…..
Toute l’Europe a eu  la chance de le voir sur les écrans de cinéma sauf nous pourquoi ????....pourtant un western à ne pas négliger.
Le lieu de tournage: Ray Corrigan Ranch, Simi Valley en Californie
Une durée de 79 minutes en VO et une qualité chatoyante.
Ann Robinson
Le générique:
Buster Crabbe   ...     Chad Santee
Ann Robinson    ...     Rose Fargo
Neville Brand    ...     Jubal Santee
Michael Ansara ...     Shawnee Jack
Walter Sande    ...     Yellowstone Kelly
Lita Milan          ...     Meeteetse
James Seay        ...     Blackjack Silk
Roy Barcroft     ...      Sheriff Jorgen
Slim Pickens     ...      Moose MacLain
Dorothy Ford   ...      Molly MacLain
Lita Milan  

samedi 30 avril 2016

The Films of Robert Taylor




Pour les fans de Robert Taylor, cet ouvrage en langue anglaise comprend de nombreuses photos en N et B, entre 4 à 5 photos par page pour notre plus grand bonheur.
Vous y trouverez aussi toute sa filmographie détaillée ainsi qu’une biographie.

Un livre écrit par Lawrence J. Quirk en 1979 paru aux éditions "Citadel Press",  format 21 x 28 cm et  224 pages.

vendredi 29 avril 2016

jeudi 28 avril 2016

Call of the Canyon - Joseph Santley - 1942

Joseph Santley, fils d’acteur et acteur lui-même, pur produit de Broadway qui fera chanter des acteurs  tel que Gene Autry dans des films à petits budgets.

1942 est une année charnière car Gene va mettre son stetson au placard pour endosser le casque et l’uniforme pour partir en guerre.
Gene tenait le haut du pavé depuis une décennie et laissera la place à une vedette qui monte allégrement parmi les Singing Cowboys : Roy Rogers


Nous sommes  dans un Ouest moderne  où un long  Cattle Drive s’étire le long d’une piste dans un décor rocheux.
Le soir venu autour d’un feu  de camp Gene Autry et ses compagnons de route The Sons of Pioneers chantonnent ‘Somebody Else Is Taking My Place’ en attendant de vendre leur bétail dans la ville de Whippasaw.
Pendant ce temps dans le bureau  de Grantley B. Johnson Packaging Co.  l’agent d’achat
Thomas McCoy avec  ses 2 sbires Horace Dunston et le ‘Pigeon’ complotent pour offrir  aux éleveurs seulement 65 $ par tête de bétail plutôt que 80 $ le tarif habituel.
 Thomas McCoy est un joueur invétéré et doit une forte somme à un bookmaker.
Mais Gene ne conçoit de vendre son bétail pour 65 $ et va rassembler les éleveurs  pour plaider leur cause auprès du bookmaker Johnson.
Une fois dans le bureau de Johnson  il va faire la connaissance de Katherine "Kit" Carson et de son amie Jane Oakley  qui sont là pour être parrainées sur une émission de radio mais par mégarde Gene va casser leur disque de démonstration.
Apres une attente vaine chez Johnson, Gene retourne à Whippasaw dans son ranch et va avoir la surprise de découvrir Katherine "Kit" Carson, Jane Oakley et la troupe d’artistes de Johnson.
Gene va apprendre de son acolyte Frog Millhouse que celui çi a  loué le ranch à la troupe venue pour la fête annuelle du ‘Pie Eating Contest’à  Whippasaw .
Gene et  les Sons of the Pioneers   vont mettre en place une émission de radio afin de piéger la bande de Thomas McCoy…..
Gene va nous entraîner  avec les Sons of the Pioneers pour 7 morceaux :
§ Montana Plains
§ When It's Chilly Down In Chile
§ Somebody Else Is Taking My Place
§ (Give Me Back My) Boots And Saddle
§ Coronation March
§ Call of the Canyon
§ A Cowboy Has To Sing

Une durée de 72 minutes en VO en N et B une bonne qualitée.
Le lieu de tournage en Californie :
* Iverson Ranch - 1 Iverson Lane, Chatsworth, Los Angeles
* Lone Pine
* Morrison Ranch, Agoura
* Bronson Canyon, Griffith Park - 4730 Crystal Springs Drive, Los Angeles

Sur la toile nous avons:
Gene Autry   …………..Gene Autry
Smiley Burnette……..Frog Millhouse
Sons of the Pioneers...Musicians, Cowhands
Ruth Terry    ………….Kit Carson
Thurston Hall...........Grantley B. Johnson
Joe Strauch Jr. ....…Tadpole Millhouse
Cliff Nazarro……….Pete Murphy
Dorothea Kent..........Jane Oakley
Edmund MacDonald...Thomas McCoy
Marc Lawrence…......Horace Dunston

La collaboration de Gene et Santley:
1942 Call of the Canyon
1941 Down Mexico Way
1940 Gene Autry's Melody Ranch / Melody Ranch

mardi 26 avril 2016

Night Passage / Le survivant des monts lointains - James Neilson - 1957


                                     

Grant McLaine se dirige vers Junction City, un patelin du Colorado où une voie de chemin de fer est en construction. Les travailleurs n'ont pas reçu leurs salaires depuis un certain temps car les convoyeurs sont systématiquement attaqués par une bande menée par un certain Whitey et un dénommé Utica Kid. 
En chemin vers la ville où il a rendez vous, Grant neutralise un affreux gaillard qui semble terroriser un petit garçon. A son arrivée il se rend prendre le petit déjeuner au restaurant local et retrouve une ancienne connaissance en la personne de la serveuse, Charlie à laquelle il pose des questions sur Utica Kid. Visiblement Charlie aime ce type mais ne dira pas grand chose à son sujet.

Plus tard Grant retrouve le patron de la compagnie de chemin de fer, Ben Kimball, qui l'avait viré cinq ans auparavant car il avait été soupçonné de complicité avec des bandits après avoir laissé filer le fameux Utica Kid. Depuis Grant joue de l'accordéon pour gagner sa vie.

Ben veut l'engager pour transporter l'argent de la paie pour déjouer les attaques. Convaincu par la femme de Ben qu'il a aimée autrefois, Grant monte à bord du train en compagnie de Joey, le petit garçon rencontré auparavant ....

Elaine Stewart avec James Stewart et le réalisateur James Neilson
Il était prévu Initialement qu'Anthony Mann dirige ce film mais il aurait refusé face au scénario confus ce qui aurait provoqué le mécontentement de James Stewart. Il semble que les deux hommes ne se soient plus jamais parlé depuis.
En effet le scénario manque un peu de punch, peut-être qu'il y a trop de chansons ou trop de dialogues comme certains l'écrivent. Mais il reste un tas de bonnes choses quand même : le paysage automnal somptueux, le train à vapeur, le passage dans le tunnel, la bagarre finale dans la vieille mine et l'évacuation de Verna par wagonnet, la belle musique de Dimitri Tiomkin, des acteurs au mieux de leur forme avec en prime Audie Murphy et James Stewart réunis à l'écran.
Le tournage
Durango & Silverton Narrow Gauge Railway, Durango, Colorado
Durango, Colorado
Silverton, Colorado
Buttermilk Country, Inyo National Forest - 351 Pacu Lane, Bishop, California
Cerro Gordo, California

90 minutes
James Stewart........Grant McLaine
Audie Murphy........The Utica Kid
Dan Duryea........Whitey Harbin
Dianne Foster........Charlotte Drew ( Charlie )
Elaine Stewart........Verna Kimball
Brandon De Wilde........'Joey' / Joey Adams
Jay C. Flippen........Ben Kimball
Robert J. Wilke........Concho
Hugh Beaumont........Jeff Kurth
Jack Elam........Shotgun
Paul Fix........Mr. Feeney

dimanche 24 avril 2016

Tom Horn

Tom Horn 1860 - 1903
‘Un tueur à gages’
De son véritable nom Thomas"Tom" Horn Jr. est né le 21 novembre dans le comté de Scotland dans l’état du Missouri d’une famille de fermiers.
Ses parents eurent 12 enfants Tom était le 5e et il aura une enfance malheureuse entre brimades et coups.
Bien vite il va fuir sa famille  et à 15 ans il trouve un emploi comme éclaireur dans l’US Cavalry ce qui va lui permettre de participer à la recherche du chef Apache Geronimo ; durant ce temps il va se perfectionner aux armes à feu.
En 1887 il quitte l’armée avec une large carrure et il deviendra un grand crâneur avec sa  taille d’un mètre quatre-vingt-dix. Son excellent tir le fait nommer sheriff dans le Colorado qu’il quittera en 1890.
On le retrouvera dans l’agence ‘Pinkerton Detective Agency’ où il va louer ses services comme bagarreur itinérant.
Il y restera 4 ans et durant cette période il abattit soi disant 17 hommes.
En 1894 il partira pour le Wyoming pour offrir son aide aux éleveurs.
En effet dans cet état pour la liquidation d’un voleur de bétail  les prix  variables atteignent très souvent les 500$.
Un jour il dira ‘Tuer un homme est ma spécialité, pour moi il s’agit d’une proposition commerciale et j’ai une certaine réputation sur  le marché’.
Les éleveurs les plus réputés de l’Etat le respectaient et l’employaient; ainsi  le gouverneur du Wyoming W. A. Richards  va l’employer pour son vaste ranch dans la chaine des Big Horn avec des primes allant jusqu'à 5000$.
1901 un date à laquelle on va l’accuser d’avoir tué un jeune garçon de 14 ans fils du propriétaire d’un petit ranch.
Le jeune a eu le malheur d’introduire des moutons dans une prairie réservée aux bovins, grand pour son âge, Tom va le tuer par erreur, un meurtre qui a eu lieu à l’aube.
Peu après son arrestation Tom va commettre une erreur fatale : un Marshal fédéral va le soûler pour lui tirer ses aveux.
Une fois dessoûlé Tom va jurer ses grands Dieux qu’il plaisantait et il accuse le sténographe d’avoir faussé les documents compromettant.
Tom n’en fut pas moins reconnu coupable et envoyé au gibet le 20 novembre 1903  au grand soulagement de bon nombre de citoyens.
il n’exprima pas le moindre regret  sur la mort du jeune garçon….
Films où nous voyons Tom sur les écrans :
1949 Bad Men of Tombstone / J'ai épousé un hors-la-loi avec  Barry Sullivan
1950 Dakota Lil avec George Montgomery
1967 Fort Utah avec John Ireland
1980 Tom Horn avec Steve McQueen


Tom Horn dans la prison de Cheyenne en 1902

vendredi 22 avril 2016

Whispering Smith / Smith le taciturne - Leslie Fenton - 1948



Envoyé par le grand patron des chemins de fer, le détective Luke Smith enquête sur des pillards de train qui sévissent dans une région du Colorado où vivent un vieux copain, Murray Sincler, et sa femme Marian que Smith a aimée naguère.

En chemin il tombe dans une embuscade des frères Bartons et doit se résoudre à abattre son cheval avant de poursuivre sa route.
Par une nuit pluvieuse il atteint la ligne de chemin de fer et allume un feu pour arrêter le train. Justement son vieux copain Murray conte ses exploits à ses collègues de train lorsque Luke fait son apparition. Un message leur apprend que les frères Barton sont dans les parages.
De leur coté les frères Barton prennent le contrôle de la petite gare de Coyote Creek en abattant le télégraphiste et sont sur le point de brandir une lanterne rouge pour stopper le train lorsque celui-ci s'arrête.
Lorsque l'un des frères menace le conducteur Luke réussit à s'interposer avant de mettre deux bandits hors d'état de nuire. Le troisième, Blake, réussit à s'enfuir avant que Luke ne s'effondre, blessé par balle.

Smith se réveille à Medicine Bend chez Murray et Marian qui l'hébergent durant sa convalescence, ce qui ne manque pas de raviver de tendres sentiments chez Marian, qui laisse échapper quelques regrets au sujet d'une hypothétique relation qu'ils auraient pu avoir.
Murray se rend en ville où il doit faire son rapport au chef local de la station de Medicine Bend, rapport qui aurait dû être rendu depuis quelques jours ...



Sans conteste l'une des plus belles intros du western, voire la plus belle à mes yeux. Soutenu par la superbe musique d'Adolph Deutsch, un cavalier traverse de hautes montagnes au printemps. La neige a tout juste fondu et aucun chemin n'est visible. Puis, après de nombreuses heures, le cavalier descend vers une vallée verdoyante. A un petit cours d'eau il fait boire son cheval. 
Peu après s'être remis en route, le cavalier essuie un premier coup de feu tiré par les Bartons bien embusqués qui le tiennent en joue à distance ... Après le début que vous connaissez Smith retrouve la civilisation et la chaleur humaine petit à petit. D'abord auprès de la réconfortante Marian, ensuite auprès de ses amis qui tiennent la pension.

Je le dis d'emblée, ce film fait partie de mes westerns favoris. Dans un film en couleurs, jamais Alan Ladd n'a été plus beau. Ici il incarne un homme de conviction et de haute moralité. Une souffrance intérieure latente permanente est perceptible, il se meut avec calme et assurance, ses actions sont posées et réfléchies, tout cela en fait le prototype même du héros parfait.

Le contraste est très fort entre Ladd/Smith et Preston/Murray. Celui-ci se montre tout d'abord très fier de connaitre Smith et accueille son ami avec plaisir. Son caractère est bien typé, dès le début on comprend qu'il s'emporte et se comporte comme un rustre plein d'assurance qui n'en fait qu'à sa tête. Jusque là il parait encore du bon côté de la barrière ténue entre le bien et du mal même s'il se permettait de piller allégrement la marchandises des trains qui déraillaient pour les revendre à Rebstoke. Son attitude change lorsqu'il comprend que sa femme Marian aime Smith lors de la scène en ville où elle presse son mari de venir à la rescousse de leur ami et qu'elle pleure lorsqu'elle croit le voir mort.  Dès lors Murray va filer du bien mauvais coton ...

Le personnage de Marian est plus ambigu. Elle a quand même vécu cinq ans sans revoir Luke et à sa vue elle comprend qu'elle a épousé Murray par erreur. Il est clair que Smith aurait voulu l'épouser mais qu'il n'avait pas grand chose à lui offrir. On imagine donc qu'il connait son besoin de grands espaces et d'aventures et que son travail a beaucoup d'importance à ses yeux. Le seul tort de Marian est de ne pas savoir cacher ses sentiments car elle est du coup l'élément déclencheur qui pousse Murray encore plus loin dans l'illégalité et cela causera sa perte.

Les deux méchants principaux sont absolument magnifiques : Donald Crisp bien sûr mais aussi Frank Faylen, l'inquiétant Whitey, avec ses cheveux longs blancs et ses petits yeux durs en fentes... A noter que les Bartons étaient bien trouvés aussi dans les peaux de Murvyn Vye, Bob Kortman et Ward Wood, sans compter qu'on aperçoit Eddy Waller, Hank Worden,  Frank Hagney, Ray Teal  ... Du beau monde.

L'action est constante, les images et la couleur sont belles. L'histoire de ces deux amis qui dans le fond s'estiment mais qui finiront par devoir s'affronter est bien montée.

Brenda Marshall a été la femme de William Holden durant 30 ans et c'est le premier western tourné par Alan Ladd.

Une scène marquante du film :
Lorsque Smith tente de faire entendre raison à Murray et que celui-ci le frappe, le regard de Smith est mêlé d'incompréhension et de tristesse car à ce moment Smith réalise qu'il a perdu son ami pour de bon. Le regard de Murray est tout aussi parlant. On comprend que c'est un homme trop fier pour revenir en arrière.


Le film est tiré d'un livre de Frank Spearman que j'avais lu il y a bien longtemps. Si je me souviens bien, il me semble que Smith portait le prénom de Gordon et portait une moustache ... contrairement à ce qu'on pourrait penser il ne murmurait pas mais donne l'explication que ce nom lui est resté car à chaque fois qu'il prenait froid il perdait sa voix lorsqu'il habitait Chicago.


Les lieux de tournage:
*Paramount Studios - 5555 Melrose Avenue, Hollywood, Los Angeles, California
*Sierra Railroad, Jamestown, California
*California

*Paramount Ranch-2813 Cornell Road, Agoura, California

88 minutes

Alan Ladd ...
Whispering Smith

Robert Preston ...
Murray Sinclair

Brenda Marshall ...
Marian Sinclair

Donald Crisp ...
Barney Rebstock

William Demarest ...
Bill Dansing

Fay Holden ...
Emmy Dansing

Murvyn Vye ...
Blake Barton

Frank Faylen ...
Whitey Du Sang

John Eldredge ...
George McCloud

Ward Wood ...
Leroy Barton (as Robert Wood)

J. Farrell MacDonald ...
Bill Baggs

Will Wright ...
Sheriff McSwiggin

Don Barclay ...
Dr. Sawbuck

Eddy Waller ...
Conductor (as Eddy C. Waller)

Ashley Cowan ...
Train Brakeman


jeudi 21 avril 2016


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