Let's Remember:

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Ken Maynard 1895-1973 The Land Beyond the Law d’Harry Joe Brown 1927. https://western-mood.blogspot.com/search/label/Ken%20Maynard

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mardi 8 avril 2014

The Walking Hills / Les aventuriers du désert - John Sturges - 1949


Dans une petite ville à la frontière mexicaine, un homme passe en regardant une femme qui travaille derrière une vitrine puis poursuit sa route. Deux hommes le suivent du regard et l'un d'eux le suit. Devant un bar, l'homme lit sur une voiture tractant un cheval le nom de Jim Carey.
L'homme entre dans le bar où un homme de couleur chante. Il se rend dans l'arrière salle où se déroule une partie de poker et demande à s'installer à la table autour de laquelle se trouvent Jim Carey, le vieux Willy, Chalk et Johnny. L'inconnu se présente sous le nom de Shep alors qu'il s'appelle Dave et l'inconnu qui le suit ne tarde pas à apparaitre et à s'installer à la table en indiquant s'appeler Frazee.
Le vieux Willy raconte une histoire rabâchée depuis fort longtemps, celle de ces colons qui, il y a une centaine d'années, transportaient de l'or qui se trouverait englouti dans les sables du désert. A force d'avoir entendu cette légende plus personne ne l'écoute mais voilà que Johnny indique que son cheval s'est encoublé récemment contre une roue de chariot, et que cette roue était particulièrement fine; au retour il aurait trébuché à nouveau. 
Il n'en faut pas plus pour mettre la puce à l'oreille du vieux Willy et des hommes rassemblés. Aussitôt germe l'idée que les wagons sont ceux de l'expédition, ce que les roues tendraient à prouver. Les hommes décident de passer la frontière en douce, personne ne doit piper mot à quiconque ou quitter le groupe. 
Il est décidé que le magot sera partagé entre tous.
Jim décide d'inclure son chauffeur Cleve et bien sûr il ne veut pas laisser sa jument portante derrière lui.  Tout ce petit monde se retrouve dans le désert, Johnny peine à retrouver le lieu car le vent se charge de modeler les dunes de sable selon son humeur. 
Alors que les hommes se reposent ils aperçoivent un cavalier au loin qui les a suivi, il s'agit de la jeune femme de la vitrine nommée Chris qui visiblement connait certains des hommes du proupe. Les hommes découvrent un crâne de boeuf ce qui les incitent à creuser encore. Bientôt ils découvrent le joug de l'attelage et cela les encourage à poursuivre leur recherche sous le soleil brûlant. Frazee s'avère être un détective chargé par un client de retrouver le meurtrier de son fils. Cet homme se tient non loin du lieu du campement et envoie des signaux depuis les montagnes au loin ...
Une histoire très étonnante qui commence un peu comme dans un film noir. On se doute bien que Shep a quelque chose à cacher, mais on comprend aussi petit à petit que les autres hommes sont loin d'être des enfants de chœur. Le détective finit par se montrer autoritaire et bien sûr il a des arguments convaincants lorsqu'il brandit son revolver. Les hommes sont tous mus par la fièvre de l'or, ils en oublient toutes leurs bonnes manières.
Comme on s'en doute, la jument mettra au monde un adorable poulain, les images sont très belles et la tempête vous tient en haleine tant elle est bruyante et fatigante. Elle nettoiera au propre comme au figuré les gens et le paysage car ces épreuves dans le désert permettront à chacun de se retrouver.
 Les scènes de nuit sont magnifiques avec des étoiles qui brillent dans le ciel de façon particulière. Le scénario ne cherche pas à nous raconter la vie ou le passé de tous les personnages, c'est un peu dommage. Toutefois la rencontre entre Chris et Shep/Dave sera évoquée afin que le spectateur puisse comprendre les relations qui lient les trois protagonistes principaux.

Ce film plutôt moderne a été tourné dans les Alamaba Hills (Lone Pine) qui se situent non loin de la Vallée de la mort. Par contre l'action est sensée se situer tout près du Mexique et donc on peut en déduire qu'on devrait se trouver dans le désert de White Sands qui est situé au Nouveau Mexique non loin de Mexicali. Il s'agit du plus grand désert de gypse du monde dont le sable est très blanc et c'est un parc national.

La plus grande surprise de ce film c'est le blues chanté par Josh White qui s'accompagne à la guitare. Il semble improviser ses textes au fur et à mesure du développement des relations entre la jeune femme, Shep et Jim et la musique colle parfaitement à l'humeur du moment de ces trois personnes. Ces morceaux donnent une grande force aux images et une certaine profondeur aux personnages.

Il faut avouer que le casting est très soigné, rarement on voit autant de beau monde dans un film !

78 minutes
Randolph Scott, Ella Raines, William Bishop, Arthur Kennedy, John Ireland, Edgar Buchanan, Jerome Courtland, Russell Collins, Josh White, Charles Stevens

jeudi 4 octobre 2012

Southwest passage/La caravane du désert -Ray Nazarro -1954



Southwest passage réalisé en 1954 par Ray Nazarro, souvent décrié en France par nos intellectuels, signe ici un western bien sympathique qui se déroule en  75 minutes. Sa durée vous semblera trop courte tant l’histoire est intéressante, remplie de suspens et d’action qui arrive toujours au bon moment.

Au début, nous assistons à une poursuite à cheval entre trois jeunes gens dont un frère et une sœur Lily (Joanne Dru)  ainsi que  son fiancé Clint (John Ireland) et une posse conduite par un sheriff (Kenneth McDonald) et trois citadins.

 Le jeune frère, gravement blessé, est mis à l’abri dans les hauteurs rocheuses et soigné brièvement par Lily pendant que Clint surveille la contrée. La Posse est aperçue au loin et les cavaliers qui la composent suivent attentivement les traces de leurs poursuivants. La jeune fille parvient à les repousser en courant de grand risque puis la voilà partie chercher un docteur à la ville plus proche. Hélas, celui-ci est absent pour 24 heures. Entretemps arrive un docteur ou plutôt un charlatan qu’elle convint de venir à l’aide de son frère. Arrivé sur place, celui-ci  panse sommairement le blessé de plus en plus mal en point. Clint décide de partir à son tour chercher de l’aide, mais il a besoin de changer de vêtements car il a été remarqué lors de l’attaque en banque qu’il vient de commettre. Il achète la veste et la chemise du charlatan et part, laissant seule Lily qui ne tarde pas à perdre son frère.

Pendant ce temps, Edward Beale (Rod Cameron), scout pour l’armée ou du moins de la compagnie B du 31st Rgt. est chargé de trouver un passage dans le désert du New Mexico. Pour ce faire, il dispose de plusieurs chameaux (authentique) qui servent de tests. L’armée doit veiller à leur résistance sous la chaleur. Pour cela, ils sont aidés de plusieurs Musulmans.

Soudain, un cavalier arrive, couvert de poussière et mal rasé. Il se présente comme docteur et est aussitôt admis dans le détachement. Ce n’est autre que Clint… Mais Matt (John Dehner) qui s’occupe des mules reconnait Clint et sait que c’est un hors-la loi…

Ray Nazarro en bon faiseur nous offre des plans chocs, très étudiés dans les scènes d’action, mais utilise également les plans en contre-plongée mettant en avant ses acteurs qui ne manquent pas d’allure. Tout d’abord, Rod Cameron dans le rôle du scout prédomine tout le monde avec son allure chaloupée et son autorité naturelle. Son personnage tout à fait crédible manque de psychologie parfois. John Ireland dispose certainement d’un rôle plus fouillé que celui de Rod Cameron et nous avons tendance à le suivre davantage.

Joanne Dru est belle à souhait, joue parfaitement la comédie et Ray Nazarro qui a conscience de sa beauté et de ses talents attardent régulièrement sa caméra sur ses atouts. Le charlatan est joué par Morris Ankrum, plus en forme que jamais ; il nous campe un sacré gredin.  John Dehner compose de nouveau un personnage antipathique, violent et sans scrupules. Enfin, notre star du muet, Guinn Big Boy Williams apporte une note d’humour dans le film.

La photographie en Pathécolor et le 3D apportent de très belles images, d’autant plus que Ray Nazarro a filmé son western dans la région de Kanab dans l’Utah. La Edward Small Production avait compris qu’elle détenait un bon film et qu’il fallait procurer les moyens à leurs artisans. Stetson bas à M. Ray Nazarro.
Southwest Passage sorti également sous le titre de Camel West a été  distribué en France sous le titre La caravane du désert.
Au générique :
Rod Cameron/Edward Fitzpatrick Beale
Joanne Dru   / Lilly
John Ireland /Clint McDonald
John Dehner / Matt Carroll
Guinn 'Big Boy' Williams/Tall Tale
Darryl Hickman / Jeb
Stuart Randall / Lt. Owens
Mark Hanna / Hi Jolly
Douglas Fowley / Toad Ellis
Morris Ankrum/Dr. Elias P. Stanton

vendredi 11 mai 2012

I Shot Jesse James - Samuel Fuller - 1949

Preston Foster, John Ireland, Reed Hadley, Barbara Britton, Tom Tyler

81 minutes
J'ai tué Jesse James

Dans les années 1880, le gang de Jesse James est recherché pour vol de banques et attaques de train. Alors que Jesse tient sous la menace de son fusil un banquier, ses complices dévalisent le coffre. Le banquier avance le pied et réussit à actionner la sonnerie d'alarme. Les bandits s'enfuient non sans perdre l'argent dérobé. Robert Ford (Ireland) est blessé durant l'échappée et Jesse James (Hadley) le soigne en route avant de revenir à St Joseph dans le Missouri où il habite sous le nom de Tom Howard avec sa femme et ses enfants. Zee, la femme de Jesse n'aime pas les frères Ford mais Jesse est fier de penser qu'il connait ses hommes. Bob Ford apprend que la femme qu'il aime, Cynthy (Britton) se produit justement à St Joseph et va la retrouver. Très amoureuse, elle le dissuade de continuer cette vie de bandit et le supplie de devenir fermier. Bob décide alors de faire un dernier coup puis de quitter la bande de Jesse. Il sait qu'il devrait purger au bas mot 20 ans de prison en cas d'arrestation et cela le perturbe. Mais entre temps une annonce de pardon accordée à quiconque permettra d'arrêter Jesse James, mort ou vif est publiée. Bob décide alors de tuer Jesse car il voit là un moyen de recommencer sa vie avec Cynthy en achetant du terrain avec la récompense promise, 10'000 $.
Il trouve enfin l'occasion de l'abattre froidement le 03 avril 1882 après le repas, alors que Jesse se lève de table pour redresser un tableau après avoir enlevé sa veste et ses armes car il fait très chaud, en lui tirant une balle dans le dos.
Rien ne se passe comme prévu. Bob est arrêté, puis relâché. Les journaux le traitent de lâche, les gens parlent dans son dos et pire encore, la récompense n'est plus que de 500 $. Malgré tout Bob décide d'acheter une bague pour Cynthy mais celle-ci ne comprend pas son geste et le regarde avec horreur. Bob tente de lui expliquer son amour et ne regrette rien. Les choses se compliquent lorsqu'un étranger nommé Kelley (Foster) fait son apparition et tombe amoureux de Cynthy. Pour lui éviter de se faire abattre par Bob jaloux, Cynthy le convainc de quitter la ville rapidement. Plus tard, dans un bar un ménestrel chante un chant racontant l’assassinat de Jesse James pour remercier Bob de lui avoir payé un verre. Celui-ci commence à comprendre que son acte va le poursuivre encore longtemps. Dans la rue un jeune qui souhaite se faire un nom essaie de l'abattre sans succès. 
De l'argent est découvert au Colorado et c'est la ruée à l'Ouest. Toujours décidé à épouser Cynthy qui ne sait plus trop où elle en est, Bob se rend dans le Colorado afin d'y faire fortune. A l'hôtel il partage une chambre avec Kelley venu lui aussi tenter sa chance. Bob s'associe avec Soapy qui vient de trouver une veine importante et fait fortune...
Le scénario, écrit par Samuel Fuller Fuller lui-même d'après un article écrit par Homer Croy dans le magazine American Weekly, prend des libertés avec la réalité historique et nous donne un aperçu de ce qu'a, ou aurait pu être la vie de Bob Ford. Combien de films ont été tourné sur la vie de Jesse James ? de nombreux, le premier qui me  vient en tête c'est celui avec Tyrone Power et Henry Fonda, Jesse James tourné 10 ans plus tôt par Henry King dans lequel John Carradine jouait Bob Ford. Rien à voir avec ce film qui joue sur les aspects psychologiques en nous plongeant dans la réflexion grâce à la profondeur développée par chaque protagoniste qui nous pousse à comprendre que d'être un coward n'est peut-être pas aussi simple que l'on pense.  (Un remake de ce film tourné en 2007 : The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford d'Andrew Dominik)
Dès le début on plonge directement dans le vif du sujet, Bob Ford abat assez rapidement Jesse James malgré la franche amitié ou camaraderie qui lie les deux hommes. Là on ne peut que se dire que Bob est vraiment un rat. Très vite on comprend que Bob n'a perçu qu'un aspect de son acte, celui qui lui ouvrait les portes de l'avenir dans les bras de Cynthy. Rien d'autre n'a d'importance. Lentement Bob s'enfonce dans la réalité qui le rattrape et ne lui laisse aucun répit. On en arrive à presque le prendre en pitié malgré tout, je dis "presque" parce que finalement il reste aveuglé par son amour exclusif pour Cynthy qui reste le but essentiel de sa vie à tel point qu'il ne voit pas qu'elle est paralysée par la peur et qu'elle ne sait comment lui dire qu'elle ne veut pas l'épouser (d'ailleurs entre temps elle a compris qu'elle aimait Kelley). On se demande même si l'amour éprouvé par Bob ne lui a pas carrément fait perdre la tête et un certain sens de la réalité, d'un côté il se montre presque normal et avec une certaine sérénité, de l'autre il se montre sans scrupule et presque malade dans sa focalisation pour obtenir l'amour de Cynthy. Car il ne faut pas oublier que c'est bien la seule chose qui lui reste après son crime, cet amour qui n'est plus partagé et qui fait perdre tout son sens au geste. Cynthy comprend que cet amour est taché à jamais, mais Bob ne le voit pas ainsi.  Le seul moyen de ne pas sombrer est donc de s'accrocher à cet amour comme à une bouée de sauvetage et c'est là que ça devient intéressant.

C'est une terrible histoire car dans le fond tous les actes semblent motivés par une sorte d'amour (plutôt possessif et pas inconditionnel). Jesse garde les frères Ford chez lui par amour, Bob tue Jesse pour l'amour de Cynthy, Cynthy essaie de protéger Kelley par amour, Kelley quitte la ville par amour pour Cynthy, Frank (Tyler) veut venger son frère par amour ... Frank James comprend d'ailleurs très bien que le seul moyen de réellement venger son frère c'est de révéler à Bob que Cynthy ne l'aime pas servant ainsi de catalyseur dans le dénouement final.

Eh oui, on l'aura compris, ce film valide le fait que chaque acte a une répercussion sur le prix à payer, si l'amour est certes essentiel et louable, un "grand amour" seul sans le respect, sans un certain sens de l'honneur, sans une dimension supérieure est dans le cas qui nous est présenté ici comme un pétard mouillé : on en attend beaucoup mais le résultat est bien navrant.
Tous les acteurs de ce film ( le premier de Samuel Fuller en tant que réalisateur) sont magnifiques et le film jouit d'un souffle excellent : Jessie James incarné par l'excellent Reed Hadley, classe, humain et magnifique (la scène d'ouverture est d'ailleurs géniale, avec ce face à face entre Jesse et le banquier qui sue en soutenant son regard tout en déplaçant son pied millimètre par millimètre pour atteindre le bouton déclencheur de l'alarme), Barbara Britton superbe, aimante, puis en pleine incompréhension, puis apeurée, John Ireland bien sûr, qu'on aimerait presque voir se sortir d'affaire mais qui s'enfonce dans la seule chose qui compte pour lui, Preston Foster, dans le rôle de l'homme sage qui se débrouille en toute circonstance, et bien sûr Tom Tyler (amaigri par sa maladie) dans le rôle de Frank qui n'apparait que vers la 74 minutes et qui déclenchera le dénouement final. Jusqu'au bout Kelley/Foster, qui semble presque éprouver de l'affection pour Bob/Ireland va essayer de faire entendre raison à Bob, mais peine perdue, Bob, prétentieux, pense être le seul capable d'aimer autant et ne peut croire que Kelley est capable de tuer par amour. Grave erreur !
La scène du face à face entre le ménestrel et Bob vaut son pesant d'or, de même la scène où Bob pense gagner sa vie en faisant carrière au théâtre à rejouer le crime qui l'a rendu célèbre ou la scène du jeune sans foi ni loi qui essaie de se faire un nom en abattant Bob. Du beau cinéma  qui provoque de la réflexion même si la réalité historique est peut-être arrangée. Les images noir et blanc sont magnifiques

On peut voir ce film dans un coffret intitulé "The First Films of Samuel Fuller".

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